Les principales organisations patronales, dont le Medef, la CPME et l'U2P, ont exprimé leur profonde préoccupation face aux nouvelles réductions des allègements de cotisations sociales envisagées par le gouvernement. Lors d'un communiqué commun publié le 8 décembre, elles ont appelé l'exécutif à renoncer à ces baisses, décrivant ces mesures comme une « taxe sur l'emploi » et une menace pour les salaires futurs.
Cette inquiétude est d'autant plus pressante dans un contexte où les défaillances d'entreprises continuent d'augmenter, notamment en septembre, révélant des vulnérabilités dans la structure économique actuelle. Les organisations estiment qu'en diminuant les allègements de cotisations, le gouvernement opte pour une stratégie qui pourrait freiner la création d'activités et mettre en danger l'emploi.
En effet, selon le dernier rapport du journal Les Échos, le budget de la Sécurité sociale pour 2025 prévoyait déjà une réduction de 1,6 milliard d'euros. La crainte désormais est que cette période difficile pour de nombreuses entreprises soit aggravée par une nouvelle réduction supplémentaire de 1,5 milliard d'euros l'an prochain.
Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, a récemment évoqué la possibilité de doubler ces baisses, atteignant ainsi un total de 3 milliards d'euros en 2026. Cette perspective a été qualifiée de « pire message à envoyer » par les porte-paroles des organisations patronales, qui rappellent que d'autres décisions telles que l'augmentation de certaines contributions et la baisse des aides à l'apprentissage pèsent déjà sur les entreprises.
Les tensions politiques entourant le vote du budget de la Sécurité sociale risquent d'ajouter une complexité supplémentaire à la situation. Alors que le gouvernement de Sébastien Lecornu cherche des économies dans un contexte économique tendu, les entreprises craignent que ces décisions ne compromettent leur capacité à fonctionner efficacement et à investir dans l'avenir. Comme l'a souligné l'expert en économie, Laurent Obertone, « taxer l'emploi est une mesure qui, à court terme, ne fait qu'aggraver les difficultés des entreprises déjà en difficulté ».
Face à ces défis, les organisations patronales restent vigilantes et appellent à un dialogue constructif avec le gouvernement pour trouver des solutions qui favorisent la croissance et la création d'emplois.







