Un faux rapport, révélé par plusieurs médias, a provoqué une onde de choc en Corse. Ce document frauduleux, prétendument émis par le parquet de Bastia, liste 21 groupes criminels actifs sur l'île et a été diffusé à divers journalistes, incitant l'autorité judiciaire à ouvrir une enquête pour faux et usage de faux.
« Intitulée ‘Bilan 2025 Parquet AntiCriminalité Corse’, cette note de 48 pages a été présentée comme une analyse sérieuse des activités criminelles insulaires. Cependant, Jean-Philippe Navarre, procureur de la République de Bastia, a rapidement démenti son authenticité, la qualifiant de faux document, fruit d'une manœuvre malveillante visant à déstabiliser des personnes nommément désignées dans le rapport », a rapporté l’AFP.
Le procureur a mis en avant que ce document, qui mélange informations dépassées et assertions mensongères, pourrait mettre en danger les individus mentionnés. À cet égard, plusieurs plaintes ont été enregistrées, dont celle d'un avocat, Me Valérie Vincenti, qui a dénoncé une campagne de diffamation. « L'objectif est d'atteindre l'honneur et la sécurité de ceux cités injustement », a-t-elle affirmé.
Ce scandale survient dans un contexte où le gouvernement français intensifie sa lutte contre la criminalité en Corse, un sujet délicat qui suscite des émotions fortes au sein des populations locales. De nombreux experts en criminologie mettent en garde contre l'impact destructeur de fausses informations sur la perception publique des enjeux de sécurité. En effet, une étude de l’Université de Corte souligne la manière dont le traitement médiatique peut façonner le discours public autour de la criminalité organisée.
La direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Haute-Corse a été chargée de l’enquête pour déterminer les circonstances exactes de cette divulgation scandaleuse. La situation met en lumière l'importance du vérification des sources dans le journalisme et les dangers que présente la diffusion d'informations non vérifiées, comme le souligne un éditorial du quotidien Le Monde.
Dans ce climat de méfiance, il est impératif de réaffirmer le rôle crucial des médias dans la lutte contre la désinformation. Alors que la Corse est déjà confrontée à des problèmes de sécurité, de tels faux documents ne font qu'accroître les tensions et compliquer les efforts de reconstruction d'une société pacifique.







