Le 8 décembre 2024 a marqué un tournant décisif pour la Syrie. Damas, autrefois verrouillée par Bachar al-Assad, est tombée entre les mains des rebelles d'Hayat Tahrir al-Sham. Après 24 années d’un règne redouté, le pays fête cette échéance dans une ambiance de libération. Les célébrations, enthousiastes, illuminent la ville. Pendant ce temps, l’ancien président se cache à Moscou, où il profite d’une vie de luxe loin des conséquences de son régime, qui a engendré plus de 500.000 morts et une guerre dévastatrice.
Un an après la fin officielle de la dynastie Assad, le nouvel homme fort du pays, Ahmed al-Charaa, tente de redonner un nouveau souffle à la Syrie sur la scène internationale. Cependant, les défis internes semblent entraver ce renouveau. La concentration du pouvoir entre ses mains suscite des critiques acerbes. De nombreux experts, dont le journaliste Nicolas Hénin, estiment que bien qu'Al-Charaa ait initié la chute d'une dictature, il n'est pas celui qui amorcera une véritable transition démocratique. « Cette chute est effectivement un pas vers la démocratisation, mais je ne crois pas qu'Al-Charaa soit l'outil de cette évolution », déclarait-il dans une récente interview.
Absence de véritable activité politique
Pour sa part, le politologue syrien Salam Kawakibi est également pessimiste, soulignant qu'« il n'y a pas d'activité politique proprement dite » dans le pays. Le parlement actuel est perçu comme un assemblage sans réelle légitimité, étant en grande partie composé de membres nommés par le nouveau président. L’absence de véritables partis politiques ou de syndicats élus complique encore davantage la situation politique.
Un an après la chute du régime, les Syriens se retrouvent à naviguer à travers un paysage politique souvent fragmenté et incertain. Néanmoins, un certain espoir persiste. Des initiatives locales prennent forme, portées par une société civile déterminée à forger un avenir meilleur. Mais la route vers la démocratie sera assurément semée d’embûches.
Les questions d'identité nationale et de réconciliation entre les différentes communautés constituent des défis majeurs. Les observateurs restent sur leurs gardes, conscients que des luttes intestines pourraient remettre en cause les progrès réalisés jusqu’à présent.
Le chemin s’annonce long, mais les Syriens semblent résolus à poursuivre la quête de liberté et de dignité pour leur pays. L'avenir de la Syrie reste à écrire, entre tensions et espoir d'une démocratie authentique.







