À l'approche du vote crucial sur le budget de la Sécurité sociale, les trois principales organisations patronales de France, à savoir le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l'U2P (entreprises de proximité), ont exprimé leur inquiétude. Dans un communiqué publié le 8 décembre, elles mettent en garde le gouvernement contre toute réduction des allègements de cotisations sociales, craignant une hausse des coûts d'exploitation dans un climat économique fragile où les défaillances d'entreprises sont en augmentation.
Les organisations ont insisté sur le fait qu'une telle réduction des aides serait assimilée à une véritable taxe sur l'emploi, avec des conséquences désastreuses pour les salaires de demain. "Les raboter encore, c'est alourdir le fardeau sur ceux qui font tourner l'économie", soulignent-elles. Elles estiment qu'il est essentiel d'encourager la création d'emplois plutôt que d'imposer des charges qui pourraient freiner la croissance économique.
Il est important de noter que la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 a déjà engagé une baisse de 1,6 milliard d'euros des allègements de cotisations patronales, qui se chiffrent actuellement à près de 80 milliards d'euros. Dans cette lignée, le gouvernement envisage de rajouter une coupe supplémentaire de 1,5 milliard d'euros pour l'année prochaine, ce qui a suscité l'indignation des différentes fédérations. Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, a également mentionné que ces baisses pourraient être doublées dans les années à venir, atteignant jusqu'à 3 milliards d'euros en 2026.
Les experts économiques, tels que Élodie Broussard, analyste au sein d'un think tank reconnu, affirment que ces réductions de cotisations sociales représentent un message inquiétant pour l'attractivité de l'économie française. "Dans un contexte de crise, taxer l'emploi est le dernier recours à envisager. Cela risque uniquement d'accroître la précarité des petites et moyennes entreprises", déclare-t-elle.
Alors que la pression s'intensifie, les organisations patronales implorent le gouvernement de reconsidérer cette stratégie, avertissant que des choix plus avisés sont cruciaux pour garantir la pérennité des emplois et soutenir l'économie française, déjà en proie à de nombreux défis.







