Malgré le cessez-le-feu signé en octobre 2025, la réalité des agriculteurs de Gaza demeure tragique. Nombre d'entre eux, comme Amro Abu Rabee, se battent pour retourner sur des terres qui, pour beaucoup, sont désormais inaccessibles. Amro, actuellement déplacé à Deir al-Balah, voit sa ferme se situer juste de l'autre côté de la ligne jaune, une zone encore occupée par les forces israéliennes.
Amro explique : "Même si nous avons perdu toutes nos terres agricoles, nous utilisons chaque mètre carré que nous avons pour cultiver des denrées alimentaires essentielles afin d'atteindre l'autosuffisance et de préserver notre dignité". Depuis quelques mois, lui et sa famille tentent de cultiver des légumes dans un camp de réfugiés, tout en confrontant une insécurité alimentaire grandissante.
Des espaces réduits pour une survie précaire
Il se rappelle la destruction de ses terres par l'armée israélienne en mars 2025, l'obligeant à fuir dans une zone où il vit désormais dans des tentes. "Nous avons planté des épinards, des courgettes, et de la roquette, mais ces récoltes ne suffisent pas à compenser nos besoins quotidiens", indique Amro, qui souligne les prix exorbitants des denrées alimentaires à Gaza. "Les fruits et légumes que nous achetons sur les marchés sont bien plus chers qu'avant la guerre, raison pour laquelle nous essayons de cultiver nos propres légumes".
Un retour vers l'incertitude
Avec le cessez-le-feu en place depuis le 9 octobre, Amro espère toujours pouvoir retourner chez lui. Cependant, la ferme de sa famille se trouve toujours de l'autre côté de cette ligne de retrait, et malgré des tentative de retour avortées, son frère Youssef, tragiquement tué par les forces israéliennes en octobre 2024, demeure dans sa mémoire comme un symbole des luttes endurées.
"Cela fait maintenant deux mois que nous vivons dans cette zone avec le strict minimum. Nos tentes ne nous protègent ni du froid ni de la chaleur".
Selon un rapport de l'ONU d'août 2025, environ 98,5 % des terres agricoles de Gaza sont désormais incultivables, soulignant la crise alimentaire imminente. Environ 60 % des terres cultivées avant la guerre sont toujours de l'autre côté de la ligne. Le 7 décembre, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou mentionnait vouloir amorcer une nouvelle phase de paix à Gaza, tandis que le chef de l'armée israélienne affirmait qu'il s'agissait de la "nouvelle frontière".







