Agnès Pannier-Runacher, ex-ministre et figure montante du macronisme, a exprimé son incompréhension face aux récents choix budgétaires d'Édouard Philippe, ancien Premier ministre. Sur Franceinfo, elle a qualifié ses déclarations concernant le budget de la Sécurité sociale pour 2026 de "totalement décalées" avec les attentes de responsabilité qui incombent à un homme politique aspirant à la présidentielle.
Lors d'une annonce surprise, Philippe a indiqué qu'"en l'état", son parti Horizons ne soutiendrait pas le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, remettant ainsi en question son adoption, malgré les concessions, comme la suspension de la réforme des retraites, accordées au Parti socialiste. "Je ne comprends plus Édouard Philippe (...), et nombreux sont les députés d'Horizons qui partagent mon sentiment", a-t-elle déclaré, soulignant les divisions au sein de son propre groupe parlementaire où seulement quatre des 34 membres ont voté en faveur du texte.
Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général d’Horizons, a, quant à lui, défendu la "cohérence" de Philippe, arguant qu'il n'était pas opportun de voter pour un projet qui contredirait leurs engagements, notamment en matière de dépenses. Il a même suggéré au ministre Sébastien Lecornu d'invoquer le 49.3 de la Constitution pour assurer l'adoption du budget.
Les critiques de Philippe ne s'arrêtent pas là : Gabriel Attal, chef du parti Renaissance, l’a exhorté à tempérer ses ardeurs, tandis que Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a fait écho à son appel à permettre un véritable débat parlementaire. De plus, le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, n’a pas hésité à évoquer des motifs de "vengeance personnelle" derrière la position de Philippe, l'invitant à cesser de « régler ses comptes » avec Emmanuel Macron.
Cette rupture définitive entre Macron et Philippe remonte à son départ de Matignon en juillet 2020, mais les tensions ont récemment renforcé la fissure, en particulier après que Philippe a appelé à des élections anticipées, illustrant ainsi un climat politique particulièrement tendu.
Les sondages montrent qu'Édouard Philippe, candidat déclaré pour 2027, continue de bénéficier d'une popularité relative dans le camp macroniste, mais reste largement devancé par d'autres partis, notamment le Rassemblement national.







