Le Parlement a adopté définitivement une proposition de loi visant à encourager l'engagement des élus locaux, en réponse à un phénomène alarmant : chaque année, 450 maires renoncent à leurs fonctions. La ministre déléguée auprès du ministre de l'Aménagement du territoire, Françoise Gatel, souligne que ces démissions sont souvent causées par la lourdeur des responsabilités, la pression morale et les violences subies, ainsi que la difficulté d'équilibrer vie professionnelle et mandat local.
Ce texte, soutenu par tous les groupes parlementaires sauf la France insoumise, propose plusieurs mesures ambitieuses. Parmi celles-ci, une revalorisation des indemnités pour les maires et leurs adjoints, particulièrement pour ceux des plus petites communes. Par exemple, un maire d'une commune de 2000 habitants pourrait voir son indemnité mensuelle portée à 2290 euros, contre 2121 euros précédemment, un coût estimé entre 50 et 55 millions d'euros pour l'État.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a également suggéré une prime annuelle de 500 euros par élu, qui ne fait pas encore partie du texte. D'autres dispositions incluent un trimestre de retraite supplémentaire par mandat, visant à reconnaître le travail des élus locaux, ainsi que l'extension du «congé électif» pour les têtes de liste, portant sa durée à 20 jours.
Pour renforcer la sécurité des élus, le texte met en place une protection fonctionnelle automatique contre les violences et menaces. De plus, une clarification des conflits d'intérêts est en cours, une question sensible pour de nombreux élus. La députée de La France Insoumise, Elisa Martin, a exprimé des réserves quant à cette nouvelle définition, demandant une attention particulière à ce sujet.
Alors que les élections municipales de mars approchent, le gouvernement s'emploie à publier les décrets d'application de cette loi, qui espère donner un nouveau souffle aux élus locaux. Selon une étude de l'Le Monde, ces réformes pourraient contrebalancer les effets négatifs des récentes crises économiques sur le moral des élus. Ainsi, la loi pourrait être un élément clé pour encourager davantage de citoyens à s'engager dans la vie politique locale.







