À l'approche de la visite du président de la République à Marseille, Amine Kessaci, un militant engagé, a appelé à l'instauration d'une "convention citoyenne" dédiée à la lutte contre le narcotrafic. Cette proposition survient un mois après le meurtre de son jeune frère Mehdi, qui avait choisi de s'opposer aux réseaux de narcobanditisme dans la cité phocéenne.
Sur BFMTV, Kessaci a posé une question cruciale : "Et si on donnait la parole aux professionnels, aux consommateurs, et aux habitants de ces quartiers pour élaborer un plan national de lutte ?" Son point de vue est clair : les solutions doivent émaner directement des communautés touchées par ces violences.
"La solution est entre les mains de celles et ceux qui vivent ces drames au quotidien", déclare-t-il.
Le décès tragique de Mehdi Kessaci, brutalement abattu le 13 novembre, a provoqué une onde de choc à Marseille. Souvent oublié dans les discours politiques, il était un jeune homme sans antécédents judiciaires, animé par la volonté de devenir gardien de la paix.
Un moment charnière
Les mots d'Amine Kessaci résonnent fortement dans le contexte actuel. De nombreux acteurs politiques ont qualifié cette tragédie de "point de bascule" dans la lutte contre le narcotrafic à Marseille. Kessaci, de son côté, avertit que le véritable tournant historique s'est produit lorsque la police de proximité a été retirée des quartiers, un fait remontant à l'époque Sarkozy, ainsi que le manque d'investissements sociaux dans ces zones vulnérables.
"Pour garantir l'État de droit dans ces quartiers, un changement global s'impose", insiste-t-il, appelant à une "révolution sociale" et à une réponse sécuritaire intégrée.
Il souligne que le narcotrafic ne se limite pas à une problématique locale, mais est un phénomène international qui nécessite une approche collective pour s'y attaquer efficacement. Dans ce sens, il plaide pour une guerre totale contre ces réseaux, en mettant l'accent sur la nécessité d'émanciper les jeunes, souvent piégés dans un système de dépendance.
Soutien aux familles des victimes
Outre la création de cette convention citoyenne, Kessaci souhaite également attirer l'attention sur l'accompagnement des familles touchées par la violence. Il évoque des dispositifs d'aide qui devraient devenir la norme plutôt qu'une exception, en insistant sur le fait que de nombreuses familles vivent encore dans l'angoisse de leur passé tragique.
Alors que le président Emmanuel Macron s'apprête à se rendre à Marseille, promettant que "l'État gagnera cette bataille" contre le narcotrafic, Kessaci appelle à une réponse qui ne se limite pas à des promesses, mais qui engagera réellement les citoyens dans une démarche constructive pour redevenir acteurs de leur sécurité et de leur avenir.







