Le Chili a connu un tournant politique majeur le 14 décembre, lorsque José Antonio Kast a été élu président, devenant ainsi le chef d'État le plus à droite depuis la chute de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990, une période marquée par des violations des droits humains qui ont coûté la vie à près de 3 200 personnes. Kast, un ancien député âgé de 59 ans et admirateur affiché de Pinochet, a obtenu environ 58 % des voix, s'opposant à la candidate communiste Jeannette Jara, qui a recueilli 42 % des suffrages dans un contexte de polarisation accrue.
Ce président élu, fervent catholique et père de neuf enfants, a axé sa campagne sur des thèmes cher à son électorat, tels que la lutte contre la criminalité et la promesse d'expulser près de 340 000 migrants en situation irrégulière. José Antonio Kast a déclaré: "Nous allons faire respecter la loi dans chaque région du pays," lors d'un rassemblement à Santiago qui a attiré plusieurs milliers de partisans.
Réactions internationales et soutien politique
La victoire de Kast a suscité des échos au-delà des frontières chiliennes. Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a félicité le nouveau président, mettant en avant des priorités communes comme le renforcement de la sécurité publique et la gestion de l'immigration illégale. Parallèlement, Javier Milei, un économiste argentin et fervent allié de Donald Trump, a exprimé sa joie face à cette victoire, espérant un renforcement des libertés économiques à travers l'Amérique latine.
Il est à noter que durant sa campagne, Kast a choisi de minimiser certaines de ses positions les plus conservatrices concernant l'avortement et les droits des couples de même sexe, des sujets qui pourraient aliéner une partie de l'électorat. En effet, les droits sociaux semblaient reléguer au second plan les préoccupations des Chiliens, davantage préoccupés par la sécurité et l'immigration, selon des experts politiques. En deçà des préoccupations économiques, le Chili est confronté à des taux d'enlèvements et d'extorsion en hausse, ce qui a catalysé le soutien pour Kast.
La victoire de Kast soulève des interrogations à l'échelle nationale et internationale, avec des observateurs avertis tels que la sociologue Maria José Eguiguren de l'Université du Chili, qui craint que cette évolution ne compromettre les avancées en matière de droits de l'homme et de justice sociale dans le pays. Son élection pourrait bien marquer un chapitre turbulent dans l'histoire chilienne, un pays en quête de stabilité dans un climat de polarisation politique croissante.







