Le président vénézuélien Nicolas Maduro a vivement critiqué les États-Unis, les qualifiant de "pirates maritimes" après l'intervention spectaculaire des forces américaines pour saisir un pétrolier au large des côtes du Venezuela. Dans une allocution télévisée, il a évoqué un nouvel épisode de "piraterie criminelle dans les Caraïbes" et a accusé Washington d'avoir "enlevé les membres d'équipage et volé le navire".
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a justifié cette action en affirmant que le président Donald Trump n'est pas prêt à "rester les bras croisés" alors que des navires frappés de sanctions continuent de naviguer avec du pétrole provenant du marché noir, dont les revenus seraient remis aux "narcoterroristes". Elle a également signalé l'intention des États-Unis de saisir le pétrole du navire, un processus qui pourrait poser des défis juridiques.
Cette saisie marque une escalade potentielle des tensions entre les deux nations, avec Trump ayant déjà menacé d'opérations militaires au sol. Depuis cet été, un important dispositif militaire américain est déployé dans la région caribéenne, visant à bloquer des activités de narcotrafic qui seraient liées à Caracas.
Dans un contexte de crise énergétique exacerbée par un embargo imposé en 2019, le Venezuela a dû vendre sa production pétrolière à des prix très inférieurs sur le marché noir, avec des transactions souvent orientées vers des destinations comme la Chine. Cette saisie pourrait nuire à ces exportations, selon des experts.
Lors d'une réunion au Congrès, la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a affirmé que cette opération visait à frustrer les activités illicites de Maduro, qui, selon les États-Unis, dirigerait un réseau de trafic de drogue. Cependant, Caracas a fermement nié ces allégations.
Maduro a déclaré que des "actions juridiques et diplomatiques appropriées" seraient mises en œuvre. Bien qu'il ait évité de préciser l'origine du navire, il a insisté sur le fait qu'il transportait 1,9 million de barils de pétrole, légalement acquis par le Venezuela.
Du côté russe, le président Vladimir Poutine a exprimé son soutien à Maduro, lors d'un échange téléphonique, affirmant que la Russie se tenait aux côtés du Venezuela face à de croissantes pressions extérieures. La porte-parole de la Maison Blanche, interrogée sur ce soutien, a minimisé l'importance de cette alliance.
Les experts soulignent que le Venezuela, bien que souvent pointé du doigt, ne constitue pas la principale source de drogues aux États-Unis. Pendant ce temps, les tensions continuent d'inquiéter, notamment au sein de l'opposition démocrate qui appelle à une dé-escalade. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a également averti Trump lors d'une récente conversation téléphonique, demandant à éviter toute escalade militaire en Amérique latine.







