Dans le contexte d'une forte pression émanant des agriculteurs et à l'approche d'un sommet crucial, la France a formulé des demandes claires à la Commission européenne concernant l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. Le président Emmanuel Macron a demandé un « report de l’examen de l'accord », soulignant que, pour le moment, les mesures de protection des agriculteurs français ne sont pas satisfaites, comme l’a rapporté l'Agence France-Presse le 14 décembre.
« À ce stade, les conditions ne sont pas en place pour que nous puissions voter, » a déclaré Matignon, en faisant écho à l'inquiétude croissante concernant la signature de cet accord. La France insiste sur la nécessité d'avoir des clauses de sauvegarde, une demande alliée à celle d'obtenir des mesures comparatives sur les normes en matière de pesticides et d'alimentation animale pour garantir que les produits importés respectent les standards environnementaux européens.
Ce sommet devrait se tenir le 20 décembre dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu, où Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, espère parapher le traité de libre-échange avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay. Cependant, la France a clairement indiqué que les échéances de cette semaine devraient être repoussées pour poursuivre le dialogue et obtenir des garanties adéquates pour ses agriculteurs.
Les inquiétudes exprimées par les agriculteurs, notamment ceux de la filière viande, se sont intensifiées depuis l'annonce de cet accord. De nombreux experts de l'agriculture soulignent que ce traité pourrait entraîner des distorsions de concurrence pour les produits français. Plusieurs parlementaires européens s’intéressent aussi à la question de la sécurité alimentaire et de l’impact environnemental de l'importation de certains produits.
La Commission avait, en septembre dernier, évoqué un dispositif de « suivi renforcé » pour les produits exposés à cet accord commercial. Cependant, des associations d'agriculteurs restent sceptiques quant à la faisabilité de telles protections. David Legrand, analyste au sein de l’Observatoire des politiques agricoles, note que « sans engagements clairs, cet accord pourrait devenir un handicap pour nos agriculteurs ». La France continue d'avancer des inquiétudes concernant la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse, une maladie touchant le secteur bovin, exacerbe encore plus la situation, compliquant la position du gouvernement face à cette offre.
Alors que le débat se poursuit, la France maintient sa détermination à protéger ses agriculteurs, considérant qu'ils sont essentiels pour l’avenir alimentaire du pays.







