Le ministre français de l'Économie, Roland Lescure, a exprimé des réserves considérables quant à l'accord de libre-échange proposé entre l'Union européenne et le Mercosur, qui regroupe le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. Dans une déclaration faite à Handelsblatt, il a insisté sur le fait que cet accord, dans sa forme actuelle, est « inacceptable ».
Cette inquiétude s'inscrit dans un contexte plus large où les agriculteurs français craignent pour leur avenir face à une concurrence qu'ils jugent déloyale. L'accord prévoit en effet une augmentation des importations de produits agricoles, notamment de viande et de sucre, qui pourraient venir mettre en péril les filières locales déjà fragiles.
Les Europeens devraient se prononcer sur ce traité crucial en décembre, mais le ministre a souligné qu’avant d’envisager une approbation, la France exigeait des « assurances » sur plusieurs points essentiels. En premier lieu, une « clause de protection forte et efficace » doit être intégrée. De plus, Lescure a affirmé que les normes de production adoptées par l'UE devraient impérativement s'appliquer aux produits en provenance des pays partenaires.
Enfin, le ministre réclame des « contrôles à l'importation » plus rigoureux, rappelant que la France a déjà engagé des discussions avec des pays comme la Chine concernant l'inspection de ses élevages. « Il n’y a aucune raison de ne pas mettre en œuvre des mesures similaires avec les autres pays », a-t-il déclaré.
Les attentes sont grandes du côté des agriculteurs, et des représentants de la profession ont souligné que les accords en cours doivent absolument garantir une concurrence équitable. Comme l’a précisé une source du ministère de l'Agriculture, « sans ces clauses protectrices, l'accord risquerait de nuire à notre activité ».
L'approbation finale de cet accord, qui pourrait créer un marché commun de 722 millions de consommateurs, sera un test clé non seulement pour les relations entre l'UE et le Mercosur mais aussi pour la stabilité des secteurs agricoles en Europe. La balle est dans le camp des décideurs.







