Le débat sur l'avenir des appellations telles que « burger végétarien » et « saucisses végétales » est loin d'être tranché au sein de l'Union européenne. Mercredi dernier, les négociations ont échoué, laissant ces termes en sursis jusqu'à de nouvelles discussions prévues en 2026. Le ministre danois de l'Agriculture, Jacob Jensen, a exprimé sa déception, signalant l'absence d'accord suite à des débats particulièrement longs et tendus.
Ce sont les eurodéputés qui avaient enflammé la controverse en octobre, en soutenant une interdiction des dénominations comme steak ou saucisse pour des produits sans viande. Céline Imart, eurodéputée du PPE, a justifié cette initiative par un souci de clarté pour les consommateurs et de valorisation du travail des éleveurs. Elle précise que l'objectif n'est pas d'interdire les alternatives végétales, mais de promouvoir une meilleure compréhension des termes utilisés.
Le débat demeure cependant vif, surtout que certains pays, comme l'Allemagne - premier marché européen pour les produits végétaux - s'opposent fermement à cette interdiction. Les géants du supermarché comme Lidl et Aldi craignent pour leurs ventes, les termes utilisés étant désormais bien intégrés par les consommateurs, indique Le Monde.
Un soutien inattendu de Paul McCartney
Le sujet a pris une tournure inattendue avec l'intervention de Paul McCartney, l'ancien membre des Beatles, qui a récemment signé une lettre ouverte en soutien à ces désignations. Bien que le Royaume-Uni ne fasse plus partie de l'UE, McCartney et ses co-signataires soulignent que les marchés sont étroitement liés. Ils soutiennent que les consommateurs choisissent délibérément des options végétales sans les confondre avec les produits à base de viande.
Cette initiative est portée par l'industrie de la viande, qui prétend que les étiquettes végétales perturbent la reconnaissance des produits carnés. Selon Interbev, l'organisation professionnelle française, ces appellations entraînent une confusion en dénaturant le sens des produits. Bien qu'un décret français interdit depuis 2024 certaines de ces dénominations, il a été annulé par le Conseil d'État au début de l'année 2025, en réponse à une décision de la Cour de justice de l'UE.
Au sein du Parlement européen, les opinions divergent même parmi les partisans de la mesure. Manfred Weber, chef du groupe de droite, a rejeté ce sujet en le qualifiant de non prioritaire, car selon lui, « les consommateurs ne sont pas dupes ». Les préoccupations environnementales et le désir croissant des consommateurs pour des alternatives plus saines continuent de façonner le paysage alimentaire européen.
Ces produits végétariens ont connu un essor ces dernières années, impulsés par une conscience accrue de la santé et des enjeux environnementaux, étant donné que l'élevage est responsable d'importantes émissions de CO2. Comme le souligne un rapport de Le Nouvel Observateur, l'évolution des goûts et des attentes des consommateurs pourrait bien influencer demain les choix politiques sur ces questions épineuses.
