Alors que le conflit en Ukraine dure depuis près de quatre ans, la situation semble évoluer. L'Ukraine commence à envisager la possibilité de concessions territoriales pour faire progresser le plan de paix soutenu par les États-Unis. Selon des sources proches de la présidence, Kiev pourrait envisager de laisser à la Russie près de 80 % du Donbass, une région stratégique actuellement en grande partie sous contrôle russe.
Ce concept n'est pas nécessairement perçu comme un signe de capitulation. Dans l'esprit de certains responsables, les zones concernées pourraient devenir des zones démilitarisées ou des zones économiques spéciales, visant à éviter une annexion formelle par la Russie. Mykhaïlo Podoliak, conseiller spécial à la présidence ukrainienne, a récemment déclaré dans Le Monde que "la situation de certains territoires pourrait rester sous occupation de facto par la Russie", reconnaissant ainsi la complexité des négociations.
Le plan pourrait également inclure une situation de statu quo dans les régions de Kherson et Zaporijjia. Les positions des deux armées pourraient être gelées, permettant à la Russie de conserver les territoires conquis en échange d'une restitution éventuelle de certaines zones à l'Ukraine. C'est une proposition particulièrement délicate, surtout considérait la forte réticence de l'opinion publique ukrainienne. En effet, selon des enquêtes récentes, près de 54 % des Ukrainiens s'opposent encore à toute forme de concession territoriale, même si cela signifie prolonger le conflit.
Les dirigeants européens, y compris des représentants de l'Élysée, maintiennent une position prudente sur les questions de territoire. "Les Ukrainiens n'ont pas fait de compromis sur ces questions, mais elles pourraient faire partie des discussions futures," ont-ils souligné. Cependant, le constat est clair : la fatigue de la guerre influence de plus en plus l'attitude des Ukrainiens, qui, dans l'ensemble, sont devenus moins inflexibles sur la question territoriale.
Dans cette dynamique, le président ukrainien Volodymyr Zelensky semble prêt à faire des compromis pour garantir la sécurité de son pays, un enterrinement qui devrait être validé par le biais d'un référendum ou d'élections. L'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne d'ici 2027 est également un sujet crucial, mais les États-Unis et la Russie persistent à s'opposer à son intégration dans l'OTAN.
En parallèle, l'Union européenne a décidé de prolonger indéfiniment le gel des actifs russes, une mesure qui pourrait renfermer jusqu'à 210 milliards d'euros jusqu'à ce que la Russie indemnise l'Ukraine pour les destruction causée pendant le conflit. Selon Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, cette décision vise à éviter le veto de certains pays membres moins hostiles envers la Russie.







