Face à la hausse des prix alimentaires et énergétiques, de nombreux foyers se trouvent en difficulté pour se nourrir correctement. Parallèlement, des cultures non récoltées demeurent dans les champs, souvent en raison d’un calibre jugé insuffisant par les producteurs. Le glanage apparaît alors comme une solution pour récupérer ces ressources alimentaires perdues.
Comprendre le glanage
Le glanage consiste à récolter des fruits, légumes ou céréales laissés sur le sol après la récolte. Bien que cette pratique ait des racines historiques profondes, elle est régie par des règles précises, notamment depuis l’édit royal de Henri II en 1554, qui n’a jamais été abrogé. Traditionnellement, seuls certains groupes de personnes, comme les personnes âgées ou les enfants, pouvaient glaner, tandis que le glanage pour les valides était prohibé.
Pour pratiquer le glanage de manière légale, il est essentiel de respecter les conditions suivantes :
- seulement sur des terrains non clôturés,
- après la fin de la récolte,
- exclusivement durant la journée,
- sans l’utilisation d’outils,
- uniquement pour une consommation familiale,
- sous réserve qu'il n’y ait pas d’arrêté municipal interdisant le glanage.
Le glanage à l'ère moderne
Dans un contexte de gaspillage alimentaire croissant, le glanage connaît un regain d’intérêt pour lutter contre la précarité alimentaire. Des initiatives locales se sont multipliées, mettant en relation agriculteurs et glaneurs, favorisant ainsi une meilleure distribution des ressources. Des sites internet et des réseaux sociaux servent souvent de plateforme pour organiser des collectes et des campagnes de glanage.
Des films emblématiques, tels que Les Glaneurs et la Glaneuse d’Agnès Varda, mettent également en lumière cette pratique en valorisant les visages et les histoires de ceux qui se lancent dans le glanage par besoin, par passion ou par éthique. Cela a contribué à étoffer l’image du glanage, le rendant plus accessible et attractif.
Glanage urbain : une nouvelle tendance
Aujourd’hui, le glanage ne se limite plus aux champs. En milieu urbain, il se diversifie et s’implante progressivement. Les supermarchés jettent des produits juste avant leur date de péremption, tandis que des stands de marché abandonnés se transforment en véritables lieux de glanage. Des mouvements associatifs se sont formés pour organiser ces activités, toujours en respectant les différentes lois et règlements.
Il est recommandé de contacter les agriculteurs pour s’assurer de la légalité et des conditions de glanage, afin d’éviter tout conflit et de respecter la propriété. Ainsi, cette pratique ancestrale continue d’évoluer, alliant tradition, innovation et solidarité face aux défis contemporains.







