À la croisée des chemins, aux pieds des emblématiques tours de la Part-Dieu, une crèche unique en son genre attire l'attention. La crèche 'Souris en Herbe', dédiée aux tout-petits, a choisi de miser exclusivement sur l'extérieur pour l'ensemble de ses activités. Dans cette structure, tout, des repas aux siestes, se déroule à l'air libre, permettant aux enfants de se développer au contact de la nature.
En ce matin de décembre, une vingtaine d'enfants, de 15 mois à 3 ans, vêtus de leurs combinaisons de ski, s'ébattent dans la gadoue. Entre les jeux de bricolage, les balades sur des rondins et les expériences de dinette, ils profitent d'un vaste espace de 285 m2, ponctué d'arbres récemment plantés. Amel Marif, une des éducatrices, évoque un récent épisode de forte pluie, surnommé affectueusement '+gadoue land+', où les enfants se sont délectés des flaques d'eau.
Ce modèle novateur, inspiré des pratiques scandinaves reconnues pour favoriser le développement cognitif et émotionnel des petits, s’inscrit dans une tendance encore nouvelle en France. Bien que certaines crèches adoptent le plein air en partie, 'Souris en Herbe' se distingue en intégrant même les siestes en extérieur. Ophélie Loeb, la directrice de l'établissement, assure que des mesures sont mises en place pour faire face aux conditions climatiques extrêmes.
Un bol d'air pour le bien-être des enfants
Au sein de cette crèche, les espaces intérieurs offrent des locaux pour l’hygiène et les soins, mais restent des refuges temporaires. Depuis son ouverture début novembre, les retours des parents sont très positifs. Aurore, la mère d'Aloïs, témoigne : "Être à l'extérieur lui fait énormément de bien, surtout qu’appart nous n'avons pas de jardin." Un tiers des places est, par ailleurs, dédié aux enfants présentant des besoins spécifiques, apportant un soutien précieux à ceux qui en ont besoin.
Farid Seghieri, parent d'un enfant ayant des retards de langage, constate une évolution palpable dans le comportement de son fils, Mohammed. "Avant, il était souvent malade et ne s'intéressait qu'aux écrans. Maintenant, il participe à des activités manuelles et dorment comme un grand," raconte-t-il avec une satisfaction non dissimulée.
Caroline Meynier, auxiliaire puéricultrice depuis plus de dix ans, note un changement radical dans son quotidien : "Travailler à l'extérieur est revitalisant. Nous sommes moins fatiguées sur le plan psychique, car la nature nous permet de garder un regard porté vers l'horizon." Le maire de Lyon, Grégory Doucet, qui a soutenu ce projet, ambitionne d'implanter la première crèche municipale 100% en plein air de France au printemps prochain, attirant ainsi encore plus d’attention sur ce modèle éducatif innovant.
