Lors de sa récente rencontre avec les lecteurs de La Provence, Emmanuel Macron a exprimé ses préoccupations croissantes face à la désinformation véhiculée par les réseaux sociaux, en particulier par les géants technologiques connus sous le nom de Gafam. Le président a évoqué un incident troublant survenu récemment, où un de ses collègues africains a reçu une fausse information sur Facebook, affirmant qu'un coup d'État avait eu lieu en France.
« Un colonel a pris le pouvoir », raconte-t-il. Cette information erronée a été visionnée plus de douze millions de fois, soulignant ainsi l'impact dévastateur de la désinformation. Macron souligne sa demande à Facebook pour retirer cette vidéo, qui a été rejetée sous prétexte qu'elle ne violait pas leurs règles d'utilisation. « Ces géants se moquent de nous, de la sérénité des débats publics et de la souveraineté des démocraties », déclare-t-il.
Les inquiétudes du président ne s'arrêtent pas là. Il s'interroge sur la capacité des États démocratiques à combattre la désinformation, surtout lorsqu'elle provient de fermes à trolls orchestrées par des pays étrangers. Pierre Gignoux, un confiseur aixois, a également soulevé cette question : « Comment un État peut-il réguler une désinformation qui impacte directement l'économie et crée un climat d'angoisse ? »
Des experts en cybersécurité, comme ceux de l'Cybersecurity France, mettent en garde contre les tentatives d'ingérence étrangère dans les élections en Europe. Des exemples récents, tels que les scrutins en Moldavie et en Roumanie, montrent que ces manipulations numériques peuvent influencer massivement les résultats électoraux, y compris lors de l'élection présidentielle française de 2022. La réalité de la désinformation demeure alarmante et appelle à une action concertée pour assurer la protection des valeurs démocratiques.
Macron conclut en soulignant le besoin urgent d'une coopération internationale pour mieux réguler les contenus sur les réseaux sociaux et protéger les citoyens des dangers liés à la désinformation. Cette question, déjà au cœur des débats lors du Forum économique mondial, pourrait devenir un axe majeur de la politique numérique en France et au niveau européen.
