Dans une affaire pour le moins surprenante, des objets en porcelaine et en argenterie issus des réserves de l'Élysée ont été dérobés pendant plusieurs années avant d'être revendus sur des plateformes en ligne telles que Vinted. Ce vol, dont le préjudice est évalué entre 15 000 et 40 000 euros, a été révélé à la suite d'un signalement interne concernant des disparitions répétées de pièces utilisées lors de dîners officiels.
Les investigations, rapidement orientées vers Thomas M., maître d'hôtel et argentier à la présidence, ont révélé des anomalies dans ses inventaires, qui semblaient curieusement sous-évalués. "Tout pointait vers lui, et la traçabilité des objets — étant marqués et numérotés — a facilité notre travail", a déclaré un enquêteur, soulignant la rigueur des contrôles effectués lors d'un récolement en 2022.
Les enquêteurs ont également établi un lien avec Damien G., le gérant d'une société de vente d'objets d'art, dont les comptes Vinted contenaient des pièces provenant de la manufacture de Sèvres, généralement pas accessibles au public. Quant à Ghislain M., un surveillant au musée du Louvre également impliqué, il a été identifié comme receleur. Ensemble, ces accusés font face à des accusations qui pourraient leur valoir jusqu'à dix ans de prison et une amende de 150 000 euros.
Ce cas soulève non seulement des questions de sécurité au sein des institutions publiques, mais aussi l’éthique de la revente d'objets au statut juridique incertain. Selon un expert en droit pénal, "cette situation met en lumière les dangers potentiels liés à la gestion des biens d'État et souligne la nécessité d'un contrôle accru". La lutte contre le trafic d'objets d'art et patrimoniaux est plus que jamais d'actualité en France.
Alors que l'affaire continue de faire des vagues, le Ministère de la Culture a annoncé un audit complet pour renforcer la sécurité des objets d'État, ainsi que des mesures pour éviter de futures disparitions.







