Huit ans après l’abandon du projet de transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu voit son ciel envahi par un trafic aérien en constante augmentation. Lors du référendum de juin 2016, 71,70 % des électeurs avaient voté pour ce transfert, mais aujourd'hui, la réalité des nuisances persiste. Paul Jouitteau, un retraité de 67 ans engagé dans le Coceta (collectif des citoyens exposés au trafic aérien), exprime sa frustration face à cette situation : "C'est un déni de démocratie qui nous pèse encore. Nous voyons notre village s'éteindre avec la fermeture de plusieurs maisons sur la rue principale, condamnées par les nuisances sonores des avions qui passent sans relâche."
Le trafic augmente continuellement avec une prévision de 50 600 vols en 2024, soit 10 000 de plus par rapport aux chiffres d'il y a quinze ans, et jusqu'à 57 000 vols projetés d'ici 2030, comme l'indique l'outil de prévision de l’Aéroport de Nantes. Comme l'a mentionné Ouest-France, les habitants se réveillent dès 6 heures du matin, dérangés par le bruit incessant des aéronefs, et cela, au milieu de leur quotidien déjà difficile.
Face à cette réalité, une quinzaine de foyers a choisi d'exercer leur droit au délaissement en vendant leur maison à l'État. D'autres, quant à eux, restent attachés à leur ville, malgré les défis. "Nous avons des racines ici. Grâce à notre communauté, nous continuerons à lutter pour un avenir meilleur, même si cela semble difficile", confie Marie Dupont, une habitante de la rue des Frères-Rousseau.
Les municipales approche, et la menace des nuisances aériennes pèse lourd sur le avenir politique de la ville. Alors, comment les candidats aux élections municipales vont-ils gérer cette problématique ? La voix des citoyens est plus que jamais cruciale.







