Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, demeure confiant quant à la mise en place d'un budget pour la France avant la fin de l'année. Toutefois, pour parvenir à un consensus entre le Sénat et l'Assemblée sans recourir à des mesures exceptionnelles, il devra convaincre les socialistes, qui se montrent déjà méfiants.
Olivier Faure, le leader du Parti socialiste (PS), a clairement exprimé ses prérequis lors d'un entretien avec Libération. Il a indiqué que si le gouvernement décide d'utiliser le 49.3 pour faire passer le budget de l'État « sans compromis préalable », cela entraînera une « censure immédiate » de la part des socialistes plutôt qu'une abstention.
Bien que les députés du PS aient récemment voté en faveur du budget de la Sécurité sociale, c'est uniquement parce que le gouvernement a accepté de légiférer sans recourir à l'article 49.3. Faure souligne l'importance de ce compromis, affirmant : « Nous cherchons à éviter un 'musée des horreurs' tout en contrôlant le déficit. » Cependant, concernant le budget de l'État, il précise que le voter impliquerait un soutien qui ne correspond pas à leur position d'opposition actuelle : « Nous sommes ouverts au dialogue pour éviter un blocage, mais il y a une claire distinction : nous sommes dans l'opposition. »
Une loi spéciale en perspective ?
Alors que l'examen prévu du budget de l'État progresse au Sénat, le climat politique laisse peu de place à l'optimisme quant à la conclusion d'un accord d'ici le 31 décembre. La droite sénatoriale reste peu encline à faire des concessions pour s'aligner sur les préoccupations du PS, qui a réussi à obtenir la suspension de la réforme des retraites dans le cadre du budget de la Sécurité sociale.
Olivier Faure annonce sa crainte qu'un compromis ne soit pas réalisé dans les délais impartis, laissant envisager le recours à une loi spéciale afin d'assurer que l'État puisse continuer à fonctionner sur la base du budget précédent. Ce type de loi a déjà été utilisé en 2024, lorsque François Bayrou a dû faire voter un nouveau budget en février après son arrivée au pouvoir à la mi-décembre.
Pour sa part, le PS continue d'engager des discussions avec le gouvernement, notamment sur des sujets tels que les services publics, la transition écologique et le soutien aux collectivités locales, tout en veillant à ne pas négliger les jeunes dans ces débats cruciaux pour l'avenir du pays.







