Ce vendredi 12 décembre 2025, le collectif de victimes de violences physiques et sexuelles de l'établissement catholique Notre-Dame de Bétharram, situé dans les Pyrénées-Atlantiques, a franchi une nouvelle étape en déposant dix plaintes additionnelles auprès du tribunal de Pau. Ces plaintes viennent s'ajouter à plus de 200 déjà enregistrées, témoignant d'une souffrance collective qui dépasse les frontières du silence.
D'après Alain Esquerre, porte-parole du collectif, l'une de ces plaintes concerne des abus non prescrits. Un ancien élève accuse un ancien surveillant d'avoir commis des viols entre 1999 et 2000. Un autre plaignant évoque des faits survenus entre 1996 et 1997, alors qu'il voyait ce surveillant comme un « second père ». Ce nouvel élan de dénonciation met en lumière des faits tragiques qui engloutissent des décennies.
Cette affaire a touché des personnalités publiques, y compris l'ancien Premier ministre François Bayrou, dont le nom a été associé à une période troublante de l'Histoire politique française. Quinzième prêtres sont pointés du doigt, dont quatorze ont depuis disparu. Actuellement, un ancien surveillant est en détention provisoire, accusé d'infractions allant des années 1970 à 2010.
En réaction à la complexité juridique liée aux délais de prescription, un ancien élève en quête de reconnaissance a tourné son attention vers la justice civile, sollicitant le Fonds de garantie des victimes devant le tribunal de Pau. Il espère obtenir une « réparation civile » pour des événements jugés prescrits sur le plan pénal. Cependant, le Fonds conteste cette demande, évoquant un manque de preuves suffisantes.
Il est essentiel de souligner que la Congrégation des pères de Bétharram avait déjà reconnu en décembre 2024 un cas d'attouchements sexuels, en promettant une compensation financière par le biais de sa Commission Reconnaissance et réparation. Ce cas, bien que limité, a ouvert un débat sur la responsabilité institutionnelle et la nécessité de mesures de réparation pour les victimes.
Comme l'exprime Me Lore Marguiraut, avocate d'un des plaignants, « On essaie toutes les voies possibles parce que sinon, tout est prescrit. » Cette situation illustre la lutte désespérée de nombreuses victimes qui, face aux lourdeurs juridiques, cherchent à se faire entendre et à voir leur souffrance reconnue, un combat que La Dépêche du Midi a couvert avec diligence.
La décision sur la demande de réparation civile sera rendue le 23 janvier, une date que beaucoup attendent avec impatience, dans l'espoir que justice soit enfin rendue.







