L'occitan, langue romane millénaire, fait face à un déclin alarmant de ses locuteurs. Malgré les efforts des institutions pour promouvoir les langues minoritaires, une enquête menée par l'Office public de la langue occitane révèle qu'à peine 542 000 personnes parlent encore cette langue dans les régions d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine, avec une moyenne d'âge de 66 ans.
Selon Sylvain Blachon, responsable d'études à l'Office, le nombre d'écoliers dans la filière d'enseignement bilingue a légèrement diminué, atteignant 3 127 élèves en 2025. Pourtant, il souligne que cette baisse est liée à des facteurs démographiques, car le pourcentage d'enfants suivant un enseignement d'occitan reste constant.
Les filières d'enseignement, incluant des cours immersifs où l'occitan est la langue principale, comptent toujours des élèves motivés. Par exemple, le système des Calandretas intègre 420 élèves, allant de la maternelle au CM2, tandis que 167 collégiens ont reçu un enseignement d'occitan.
Malheureusement, la pratique de la langue après l'école s'avère plus difficile. Une récente convention signée entre les régions et l'État vise à renforcer l'usage de l'occitan au-delà du cadre éducatif. Gautier Lagalaye, directeur de l'Office, souligne l'importance d'intégrer l'occitan dans divers domaines comme le tourisme et les médias pour créer des débouchés professionnalisants.
Les défis ne manquent pas : l'attrait pour le métier d'enseignant en occitan reste faible, avec seulement trois postes ouverts chaque année. Pourtant, des efforts sont déployés pour rendre ces carrières plus attractives, notamment par le biais d'une coopération interrégionale qui permet d’élargir les perspectives d’emploi.
Alors que le français domine le paysage linguistique, il est crucial de créer des espaces où l’occitan peut continuer à exister. L'Office déploie une stratégie qui a déjà identifié une trentaine de débouchés dans divers secteurs. "La langue doit devenir un outil vivant de communication et de travail," affirme Sylvain Blachon.
Les équipes de l'Office sont déterminées à contrer l'hémorragie des locuteurs. Leurs efforts pour éveiller la conscience collective autour de l'occitan sont plus que jamais nécessaires. En définitive, la survie de cette langue unique repose sur une mobilisation générale pour en faire un pilier de la culture et de la société occitanes.







