Raphaël Colicci, oléiculteur passionné de l'Hérault, nous entraîne dans un voyage fascinant à travers l'histoire de l'huile d'olive, ce trésor liquide prisé depuis des millénaires. Dans son dernier ouvrage, Oliviers millénaires, les gardiens de la Méditerranée, enrichi par le regard artistique du photographe Claude Cruells, il dresse un tableau riche et inspirant du patrimoine oléicole méditerranéen.
Dans une ambiance chaleureuse de la ferme « La ferme qui soigne » à Saint-Privat, l'ouvrage de plus de trois kilos, symbole d'une décennie de recherches, éclaire la richesse des cultivars d'oliviers et leur importance historique. Colicci se fait l'archéologue des traditions oléicoles, œuvrant à préserver des connaissances en voie de disparition. Face à la menace du temps et des pratiques modernes, il plaide pour la sauvegarde d'un patrimoine vivant, illustré par un spécimen d’olivier vieux de 1 200 ans à Filitosa, en Corse.
Une révolution oléicole en marche
Chaque aventure entreprise par Colicci s'accompagne d'anecdotes et de découvertes, d'un voyage en Espagne où il collabore avec des protecteurs d'oliviers, à Chypre, où il met en lumière l'huile de Kara Yag, reconnue pour ses propriétés bénéfiques. Dans le district de Famagouste, son travail de conservation est comparé à une délicate opération chirurgicale, comme le rapportent les experts de Mediaspecialiste.
Colicci ne recule devant rien pour défendre cette culture. En Turquie, par exemple, il se rend chez le Dr Levent Köstem, un spécialiste de la santé, qui passionne également pour l’oléiculture. Ensemble, ils explorent les bienfaits des oliviers sur la santé, tout en contribuant à une sensibilité croissante envers les pratiques durables.
En dehors de la Méditerranée, Raphaël Colicci attire l'attention sur des générations de producteurs au Liban, en Israël, et en Jordanie, où des méthodes traditionnelles rencontrent une modernité soucieuse de préserver l'authenticité du produit. Chaque goutte d'huile représente une histoire, un héritage familial, comme le rappelle un fermier jordanien âgé de 85 ans, qui perpétue des méthodes artisanales. Derrière chaque goutte, il y a un souvenir de l'enfance
, confie-t-il, incarnant l'essence même de la culture oléicole.
À Saint-Privat, Colicci a innové dans ses pratiques, mettant en avant l’importance des feuilles et des déchets des olives, souvent négligés, riches en polyphénols et bénéfiques pour la santé. Ces sous-produits, ignorés depuis trop longtemps, sont une véritable bénédiction pour la santé
, souligne-t-il, rappelant l'importance de la durabilité dans la culture oléicole. Son influence grandissante dans le secteur fait de lui un porte-parole incontournable au sein de l'industrie.
« Oliviers millénaires. Les gardiens de la Méditerranée », par Raphaël Colicci. Photos de Claude Cruells. Aux éditions Anadyomène. 59 euros.







