Depuis quelques années, le secteur viticole en France traverse une période difficile. Tandis que des vignerons du Bordelais arrachent des vignes, des producteurs du Roussillon s'inquiètent de la chute des ventes. Jean-Luc Colombo, figure emblématique de la vallée du Rhône, souligne une nette baisse de la consommation de vin, surtout dans le sud de la vallée. Des marques prestigieuses du secteur ont vu leur production chuter fortement.
Cette situation est exacerbée par des facteurs économiques variés. Comme l'explique Colombo, la surproduction mondiale est au cœur de cette crise. “Il y a une quinzaine d'années, des pays comme la Chine, la Grèce, le Maroc et le Chili ont considérablement augmenté leurs surfaces viticoles. Aujourd'hui, nous en subissons les conséquences”, déclare-t-il.
Les répercussions de la crise sont profondément ressenties dans le monde viticole. Le Brexit, les manifestations des Gilets jaunes, la pandémie de Covid-19 et les conflits géopolitiques récents ont mis à jour une surabondance de vin sur le marché, en même temps qu'une baisse significative de la consommation. Colombo souligne également l'impact de la malbouffe qui a, selon lui, nui au vin, en association avec la gastronomie, dont le statut a décliné avec le pouvoir d'achat des consommateurs.
Pour certains experts, la rareté de certaines appellations du nord, comme Côtes-Rôtie et Hermitage, offre encore une lueur d'espoir au secteur, car elles gardent une image forte auprès des consommateurs. En revanche, le sud, bien plus vaste, souffre de l'absence de telles appellations iconiques. Ainsi, alors que le marché mondial se transforme, la viticulture française doit réévaluer ses stratégies pour s'aligner sur les nouvelles attentes des consommateurs.
Alors que les défis se multiplient, il est essentiel que la filière viticole se remette en question pour assurer sa pérennité. La crise actuelle pourrait-elle être l'occasion d'un renouveau pour la viticulture française ? Seul l'avenir nous le dira.







