Toulouse (France) – Ce samedi matin, des agriculteurs en colère ont bloqué plusieurs routes et autoroutes en Occitanie, contestant la réponse du gouvernement à la crise de la dermatose bovine. Cette mobilisation survient après la levée des barrages presque partout en Nouvelle-Aquitaine. Selon des relevés du ministère de l'Intérieur, des blocages avaient été établis sur l'A75 à Buisson (Lozère) et à Sévérac d'Aveyron, ainsi que sur l'A64 à Carbonne (Haute-Garonne), la RN88 à Baraqueville et la RD1124 à Ordan-Larroque, à l'entrée d'Auch.
La tension est palpable, en particulier après que des agriculteurs ont déversé de la paille et des déchets devant la préfecture du Gers pour protester contre l'abattage systématique de troupeaux entiers au moindre cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). "Nous sommes prêts à nous battre pour nos métiers et nos animaux", a affirmé Vincent Arbusti, porte-parole de la Coordination rurale (CR) du Gers, soulignant la détermination des agriculteurs à poursuivre leur action.
La mobilisation a aussi pris une ampleur régionale, avec un blocage élargi sur l'A75, unissant les points de protestation de Séverac d'Aveyron et du Buisson. Selon Eloi Nespoulous, co-président de la CR de l’Aveyron, plus de 100 km d'autoroute étaient fermés, ajoutant que les agriculteurs se sont unis pour renforcer leur action.
En Nouvelle-Aquitaine, la CR a récemment levé plusieurs barrages sur les autoroutes, mais a promis de revenir plus forts en janvier. "Après 12 jours de lutte, nous partons de Cestas, mais notre voix ne s'éteindra pas", a déclaré un représentant de la CR girondine, dénonçant le "silence et le mépris" du gouvernement. Les mouvements en Pyrénées-Atlantiques avaient également confirmé la levée des barrages à Briscous et dans la région de Pau.
La lutte des agriculteurs est alimentée par la gestion controversée de l'épidémie de DNC, lancée par l'État cet été pour contenir la propagation du virus. Le gouvernement a adopté une stratégie reposant principalement sur trois piliers : l'abattage des animaux affectés, la vaccination et la restriction des mouvements de bétail. Cependant, cette approche a été vivement critiquée par des organisations agricoles, notamment la CR et la Confédération paysanne, qui remet en question l’efficacité et l’humanité de telles mesures.
Des experts en agriculture et épidémiologie soulignent qu'une approche plus équilibrée, qui privilégie à la fois la santé animale et le bien-être des agriculteurs, serait plus adaptée. Pour eux, il est crucial de reconsidérer les méthodes d'abattage et de privilégier des soins préventifs et une vaccination proactive des troupeaux.







