Une vision contemporaine du pouvoir d'achat
Depuis l’introduction de l’euro, de nombreux Français, notamment les retraités, ressentent une détérioration de leur pouvoir d'achat. Danièle, 73 ans, se souvient que malgré ses revenus modestes, elle ne faisait pas aussi attention à ses dépenses il y a vingt ans. Aujourd'hui, elle déclare : 'Je préfère me priver que de voir mon niveau de vie diminuer.' Cette perception d'une baisse du confort financier est partagée par d'autres, comme Alain, 70 ans, qui relativise une inflation de 1,4 % en moyenne par an, notée par l'Insee depuis l'adoption de l'euro.
Les statistiques montrent une inflation moins élevée qu'auparavant, mais les réalités vécues par les consommateurs, notamment les seniors, sont souvent différentes. Pascale Hébel, du Crédoc, souligne que beaucoup d'entre eux se plaignent d'une déconnexion entre la réalité des prix et la perception de leur pouvoir d'achat.
Des disparités à l'intérieur de l'inflation
Si l'inflation est généralement modérée depuis l’adoption de l’euro, certains secteurs comme l'énergie, le logement et les services médicaux ont connu des hausses significatives. Ces augmentations affectent plus particulièrement les seniors, qui consomment davantage de services liés à la santé. Un récent rapport de l’Observatoire français des conjonctures économiques indique qu’aucun indicateur n'étaye l'idée que l'euro ait eu un impact néfaste global sur le pouvoir d'achat en France. En fait, une comparaison avec des pays restés hors de la zone euro, comme le Royaume-Uni, révèle des évolutions similaires.
La psychologie de l'inflation
Le passage à l'euro a également apporté une dimension psychologique marquée. Des recherches menées par l'Insee soulignent que les consommateurs ont tendance à accorder plus d'importance aux augmentations de prix, qu'aux baisses. Cela explique pourquoi des inquiétudes ont surgi lors de la conversion de prix en euros, entraînant des arrondis parfois à la hausse sur des produits courants comme le pain. Selon Xavier Timbeau, l'influence de la mondialisation a également redéfini les prix, avec les biens manufacturés coûtant désormais moins cher comparativement à ce qui est produit localement.
Danièle admet que son mode de vie, axé sur les petits commerces locaux, peut entraîner des coûts plus élevés. Malgré cela, elle préfère soutenir l'économie de proximité, reflétant un besoin plus grand de qualité plutôt que de quantité.







