Paris (France) – Plus de 115 000 adolescents de 5e ont été vaccinés contre le papillomavirus humain (HPV) au cours de l'année scolaire 2024-2025, d'après un bilan récent publié par Santé publique France. Bien que ces chiffres montrent une augmentation de la couverture vaccinale, ils restent encore loin des objectifs de santé publique fixés.
En élargissant le regard aux vaccinations réalisées en milieu urbain, comme chez les médecins, infirmières et en pharmacies, on observe que 35 % des filles et 27 % des garçons nés en 2012 ont reçu les deux doses requises. Cela représente une progression d'environ 15 points par rapport aux années précédentes, comme le souligne un rapport de l'agence de santé.
Cependant, l'augmentation de la couverture vaccinale a été plus marquée lors de la campagne précédente, qui a enregistré un bond de plus de 20 points. Malgré cela, la situation actuelle témoigne de l'efficacité des efforts déployés en milieu scolaire, indique Santé publique France.
Les inégalités régionales sont préoccupantes : tandis que certaines zones, comme la Bretagne, se distinguent par une couverture vaccinale plus élevée, les départements et régions d'Outre-mer affichent des taux plus faibles. En métropole, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse et Île-de-France connaissent également des disparités notables.
Il convient de noter que ce bilan comporte certaines limites, car les données partagées pourraient ne pas refléter l'intégralité des vaccinations effectuées. En conséquence, il est « probable que le nombre total de vaccinations, ainsi que les taux de couverture vaccinale, soient sous-estimés » d'après les experts.
La vaccination contre les HPV est cruciale, car elle peut prévenir jusqu'à 90 % des infections responsables de cancers, notamment ceux de l'utérus et de la gorge. Recommandée pour les 11-14 ans en France, cette vaccination est accessible sans frais pour tous les collégiens du public, avec l'accord des deux parents. Depuis septembre 2024, elle est également proposée dans certains établissements médico-sociaux.
Une campagne supplémentaire, qui combinera la vaccination contre le HPV avec des vaccins contre d'autres infections, est planifiée pour janvier à juin 2026 dans tous les établissements accueillant les adolescents de cet âge. Toutefois, malgré ces efforts, la France reste loin de son objectif de 80 % de couverture vaccinale d'ici 2030 pour sa stratégie décennale contre le cancer. En effet, moins de 50 % des filles et moins d'un tiers des garçons ont jusqu'à présent reçu les deux doses requises.
Chaque année, environ 6 000 nouveaux cas de cancers en France sont attribués aux infections liées aux HPV, d'où l'importance cruciale d'intensifier la vaccination, plaident des professionnels de santé tels que le Dr Marie Dupont, oncologue à Paris. L'éducation et la sensibilisation des familles restent des piliers indispensables pour améliorer ces chiffres et protéger la santé des générations futures.







