Des commerçants à Téhéran ont cessé leurs activités pour la seconde journée consécutive, exprimant leur mécontentement face à la dégradation de la situation économique en Iran. Entre sanctions internationales et effondrement de la monnaie nationale, la situation est devenue critique. Le rial iranien a atteint des niveaux sans précédent, dépassant 1,4 million pour un dollar américain sur le marché noir, une chute alarmante comparée aux 820 000 rials de l'année précédente.
Cette dévaluation continue a engendré une hyperinflation, perturbant gravement le marché. Les prix de nombreux produits flambent du jour au lendemain, rendant les transactions de plus en plus difficiles pour les commerçants. Selon l'agence Ilna, des manifestations ont éclaté devant divers bazars du centre de Téhéran, où les commerçants réclament une intervention gouvernementale urgente pour stabiliser le taux de change et établir une stratégie économique viable.
De nombreux commerçants ont choisi de suspendre leurs ventes par crainte de pertes, un phénomène observé également par l'AFP. « La poursuite de toute activité dans ces conditions est devenue impossible », a déclaré un participant à la manifestation. D'images diffusées par le média Fars, on peut voir des foules rassemblées dans une rue commerçante majeure, bien que des heurts mineurs avec les forces de l'ordre aient été signalés.
Dimanche dernier, des vendeurs d’un des plus grands marchés de téléphones portables de Téhéran avaient également fermé boutique, manifestant contre cette crise persistante. En réaction, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, a ordonné de sanctionner rapidement les responsables des fluctuations monétaires. Le gouvernement, quant à lui, a annoncé la nomination d’un nouveau gouverneur de la Banque centrale, Abdolnasser Hemmati, qui avait été démis de ses fonctions précédemment, traduisant l’ampleur de la crise économique.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a promis de lutter contre l’inflation lors de sa présentation budgétaire au parlement. Cependant, l’augmentation de 20 % des salaires, bien que positive, reste largement insuffisante face à une inflation dépassant les 52 % l’année dernière, selon le Centre de statistiques d'Iran. Les conséquences de cette situation économique sont exacerbées par la reprise des sanctions internationales, un climat d’incertitude qui pèse sur la confiance des investisseurs et des citoyens.
Avec les négociations sur le programme nucléaire au point mort, la tension monte, tant sur le plan politique qu'économique. Les experts mettent en garde contre une escalade des manifestations qui pourraient voir le jour si aucune solution tangible n'est mise en œuvre. Alors que l'Iran traverse cette tempête économique, les voix de la rue se font de plus en plus entendre, chaque jour portant avec elle le poids de l'incertitude et du mécontentement face à un gouvernement qui semble à la peine.







