François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a exprimé des réserves sur la capacité du pays à respecter ses objectifs budgétaires pour 2026. Dans une interview accordée à Europe 1, il a averti qu'il serait probablement difficile de réduire le déficit public en dépit de l'adoption récente du budget de la Sécurité sociale, qui présente déjà un trou d'environ 24 milliards d'euros, supérieur aux prévisions initiales du gouvernement.
« Nous n'y serons probablement pas avec le débat qui a eu lieu jusqu'à présent », a déclaré Villeroy de Galhau, tout en insistant sur l'importance de viser un déficit de 4,8 % du PIB d'ici 2026, afin de tendre vers l'objectif de 3 % d'ici 2029, conformément aux engagements européens. En effet, alors que le déficit public est prévu à 5,4 % du PIB cette année, Villeroy a souligné que la maîtrise des dépenses publiques n'est pas seulement une nécessité, mais un enjeu crucial pour la stabilité économique du pays.
Il a précisé : « Pour atteindre les 3 % de déficit en 2029, il suffit de stabiliser les dépenses publiques au taux de l'inflation. » Cependant, cela représente un défi considérable, puisque, selon les dernières données, les dépenses publiques ont augmenté en moyenne de 1,4 % chaque année au-dessus de l'inflation au cours des deux dernières décennies.
Pour donner plus de poids à son analyse, il a fait référence aux études du INSEE, qui constatent que de telles augmentations continuelles des dépenses peuvent finir par rendre la dette publique insupportable. Cela soulève une question délicate : comment concilier les attentes du public concernant la protection sociale avec la nécessité de s'attaquer au déficit ?
À ce sujet, un expert économique a récemment souligné que « les Français souhaitent souvent une baisse des impôts, mais pas nécessairement une réduction des services publics, ce qui complique la tâche du gouvernement ». Cet équilibre précaire entre dépenses et revenus sera sans aucun doute un sujet de débat intense dans les mois à venir. En parallèle, des voix politiques, telles que celles de certains membres de l'opposition, ont déjà commencé à interpeller le gouvernement sur sa stratégie et son efficacité dans la gestion des finances publiques.
Dans ce contexte, la route vers une gestion budgétaire saine semble semée d'embûches. Le gouverneur a averti : « Plus on abuse du déficit, plus cela compromet notre avenir économique. Le bon sens budgétaire doit primer ».







