Paris (France) – Après l'adoption du budget de la Sécurité sociale, le gouvernement français se concentre sur l'examen délicat du budget de l'État. Le premier ministre et son équipe redoutent que l'absence d'une majorité claire au Parlement rallonge les discussions bien au-delà de décembre, potentiellement jusque janvier.
Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a admis que si aucun compromis n'était trouvé entre députés et sénateurs lors de la commission mixte paritaire prévue autour du 19 décembre, le gouvernement sera contraint de prolonger les débats. Elle a souligné l'importance du budget de l’État comme question politique centrale, tout en espérant qu'une solution soit trouvée rapidement.
Dans le cas où la CMP échouerait à s’accorder, le gouvernement devra, comme en 2025, mettre en place une « loi spéciale » avant la fin de l'année pour maintenir la collecte des impôts actuels et reconduire les dépenses antérieures.
Confronté à des attentes différentes de la gauche, notamment du Parti socialiste qui a peu obtenu lors des négociations, le gouvernement s'attend à un processus ardu. Olivier Faure, leader du PS, a d'ailleurs exprimé son scepticisme quant à la capacité d'atteindre des délais fixés.
Sur le plan stratégique, Sébastien Lecornu, le ministre en charge des relations avec le Parlement, a décidé d'écarter la possibilité d'utiliser l'article 49.3 pour faire adopter le budget sans vote, malgré les appels à l'unité politique.
La méthode actuelle de collaboration parlementaire, qualifiée de « bonne » par certains ministres, pourrait néanmoins conduire à des débats prolongés, surtout que l’Assemblée nationale a majoritairement rejeté les recettes du budget lors de sa première lecture.
Le gouvernement vise également à réduire le déficit public à 5% du PIB d’ici 2026, ce qui nécessite de trouver 4,5 milliards d'euros supplémentaires, une tâche compliquée par le transfert d'un part du déficit de la Sécurité sociale sur le budget de l’État.
Pour tenter de rapprocher les positions, une série de débats thématiques a été organisée, notamment sur la défense. Ces discussions permettront aux députés de positionner leurs opinions sur des dépenses militaires proposées par le gouvernement, notamment le renforcement des capacités armées avec un budget supplémentaire de 6,7 milliards d'euros pour l'année à venir.
Alors que les tensions demeurent autour de la défense et des engagements militaires français, le gouvernement mise sur des débats constructifs pour avancer. En mars dernier, lors d'une précédente discussion sur l'Ukraine, un large soutien bipartisan avait été visible, bien que des divergences subsistent quant à la défense nationale.
En somme, le chemin vers un budget adéquat semble semé d’embûches, mais les responsables gouvernementaux continuent de croire que le dialogue reste la priorité la plus importante.







