Le 11 décembre 1956, dans la banlieue de Bordeaux, un homme qui avait défié les autorités pendant des mois se retrouvait finalement entre les griffes de la justice. Robert Kucéra, d'origine tchèque et né à Lyon, était un cambrioleur notoire, réputé pour ses audacieux casse.
À seulement 20 ans, il avait déjà un palmarès criminel impressionnant. En avril 1954, il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité par les assises de la Haute-Marne. À cette époque, il écumait déjà les cambriolages à travers la France. Transféré à la maison d'arrêt de Périgueux pour une nouvelle comparution, Kucéra s'évada de manière spectaculaire le 26 avril 1954, volant une bicyclette et une voiture pour fuir les autorités. Son retour à Bordeaux le 13 juin 1954 ne se fit pas sans incident, alors qu’il dînait dans un bar avec un sac de poivre, prêt à aveugler ses poursuivants.
Incarcéré au fort du Hâ pendant deux ans, il fut ensuite transféré à Montauban le 27 juillet 1956 pour d'autres délits. Cependant, à sa sortie de la gare, il réussit une nouvelle fois à échapper à ses gardes, marquant le début d'une chasse à l'homme sans relâche. Bien que sa présence fût signalée à plusieurs reprises, des Lot-et-Garonne au Médoc, il échappait systématiquement aux policiers.
En octobre 1956, Kucéra reprit ses activités criminelles, volant une voiture à Argenteuil et une camionnette à Toulouse. Ces crimes alimentèrent le monde du vol entre Bordeaux et le Tarn-et-Garonne, alimentant les préoccupations des forces de l'ordre.
Des informations cruciales émanèrent de l'arrestation de deux complices à Bègles. Ces aveux permirent aux enquêteurs de suivre Kucéra jusqu'à sa cachette. Sous la direction du commissaire divisionnaire Spotti, une opération massive fut orchestrée à Eysines, dans un lieu-dit surnommé « La Forêt ». Les policiers, bien préparés, savaient que Kucéra serait armé et prêt à tout pour se défendre.
Dans la nuit, alors qu'il s'approchait de la maison où il se cachait, Kucéra fut arrêté grâce à la vigilance et à la rapidité d'action des agents. Les policiers le trouvèrent en possession de plusieurs armes à feu, notamment trois pistolets chargés et tout un attirail de cambrioleur. L'ampleur des recherches et la détermination des forces de l’ordre avaient enfin porté leurs fruits.
Refusant de collaborer avec les enquêteurs, Kucéra fut conduit au palais de justice avant d'être de nouveau incarcéré au fort du Hâ. Son retour au sein du système judiciaire ne marqua pas la fin de son histoire, car il devait encore affronter des peines supplémentaires dans les jours qui suivirent. Son aventure demeure un chapitre mémorable d'un passé criminel qui continue de fasciner.
La saga de Kucéra atteste de la complexité et des dangers auxquels font face les forces de l'ordre en France, un sujet que plusieurs experts criminologues soulignent dans leurs analyses sur la criminalité organisée.







