Chaque jour, sur les routes poussiéreuses du Nord-Est syrien, des hommes et des femmes embarquent à moto ou en camionnette pour un périple à haut risque : transporter du carburant entre les zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS) et celles du gouvernement. Alors que la guerre civile a laissé des cicatrices profondes dans le pays, cette activité illégale continue de prospérer, alimentée par une crise économique désastreuse.
La plupart des champs pétroliers de Syrie se concentrent dans l'est, où les FDS maintiennent un contrôle étroit. Dans ces territoires, le carburant y est largement moins cher, incitant les contrebandiers à transporter le précieux liquide vers des zones où le gouvernement est contraint de l'acheter à un prix exorbitant.
Des villes comme Dayr Hafir et Maskana se sont transformées en plaques tournantes de cette activité, attirant à la fois des civils en quête de revenus supplémentaires et des réseaux criminels organisés. Ces contrebandiers n'hésitent pas à parcourir de longues distances, portant jerricans et barils sur des camionnettes à destination des marchés de Manbij et d'autres villes avoisinantes.
Malgré des gains modestes, souvent autour de dix dollars par bidon, le risque associé à cette activité est énorme. Entre les checkpoints des FDS et les patrouilles de l'armée gouvernementale, les contrebandiers font face à des représailles fréquentes. En novembre dernier, des motards ont été attaqués par des tirs, entraînant des blessures graves, tandis qu'une attaque sur une camionnette a coûté la vie à un homme de 32 ans.
« L'absence d'opportunités d'emploi pousse de nombreuses personnes vers la contrebande, même si cela implique de mettre leur vie en danger », déclare Ali, un observateur local. Cette réalité met en lumière la lutte pour la survie dans un pays en dévastation, où les options sont souvent limitées.
Les informations relayées par France24 viennent confirmer le tableau sombre de cette économie parallèle. Une enquête récente a révélé que la contrebande d'essence est non seulement un moyen de subsistance pour de nombreux Syriens, mais aussi une entreprise lucrative pour certains, qui n'hésitent pas à prendre des risques extrêmes, même face à la mort.







