Le récent épisode de répression a été symbolisé par l'arrestation de Narges Mohammadi, nouvelle lauréate du Prix Nobel de la paix, qui a été interpellée le 12 décembre alors qu'elle rendait hommage à un avocat décédé dans des circonstances troublantes. Sa famille a signalé qu'elle avait subi des violences graves lors de son arrestation.
Les tensions au sein du pays s'intensifient depuis le mouvement "Femme, vie, liberté" en septembre 2022. La guerre de douze jours avec Israël a exacerbé la peur des autorités, les poussant à surveiller encore plus étroitement leurs citoyens. Des ONG telles qu'Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé cette vague de répression. Selon les autorités iraniennes, plus de 21 000 personnes ont été arrêtées pendant le récent conflit, et ce chiffre continue d'exploser.
Des témoignages font état de méthodes coercitives. Fatemeh Zia’i, militante historique et mère de l'exilée Niloofar Azimi, a été capturée sans explication et placée dans le tristement célèbre centre de détention d'Evin. "Les autorités utilisent la peur comme arme pour écraser toute opposition", explique Amélie Chelly, chercheuse à la Sorbonne-Nouvelle.
Les exécutions ont atteint un rythme alarmant. En 2025, près de 1 200 exécutions ont été documentées, un chiffre qui dépasse les abonnements des années passées et qui, selon l'ONG Iran Human Rights, pourrait être sous-estimé. Amnesty International indique que le régime se sert de la peine de mort pour prévenir la dissidence et maintenir son emprise sur une société en colère et en souffrance.
Le climat général, déjà lourd à cause de la crise économique en Iran, s’est détérioré. La chute de la monnaie nationale, les pénuries d'eau et les coupures d'électricité ne font qu'ajouter à la pression sociale. Des experts comme Hussein Baoumi d'Amnesty soutiennent que cette escalade des exécutions rappelle les événements tragiques de l'été 1988, lorsque des milliers de prisonniers politiques ont été exécutés.
Alors que la population continue de vivre dans la peur et l'angoisse, les voix s'élèvent pour dire que le régime fait preuve d'une volonté de recourir à la répression pour maintenir son contrôle, alors même que la société est assise sur une véritable poudrière.







