Téhéran a récemment désigné la Marine royale canadienne comme une «organisation terroriste», répondant à une décision canadienne de 2024 qui avait classé les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique iranienne, dans une catégorie similaire. Cette déclaration a été faite par le ministère iranien des Affaires étrangères qui a qualifié la décision de «contraire aux principes fondamentaux du droit international».
Le Canada avait justifié l'inscription des Gardiens de la Révolution sur sa liste des entités «terroristes» en argumentant qu'Iran affichait un «mépris flagrant pour les droits de l'Homme» et démontrait «une volonté de déstabiliser l'ordre international». Cela a permis à Ottawa de geler des biens associés et de poursuivre en justice des membres de cette organisation controversée.
Les tensions entre les deux pays s'étaient intensifiées, notamment après la tragédie du vol PS752, un avion ukrainien abattu par les Gardiens de la Révolution en janvier 2020, entraînant la mort de 176 personnes. Ce triste événement a conduit le Canada, aux côtés d'autres nations, à poursuivre l'Iran devant la Cour internationale de justice, cherchant à obtenir justice pour les victimes.
Depuis la mort de Mahsa Amini en 2022, des manifestations ont éclaté en Iran, incitant le Canada à mettre en place des sanctions supplémentaires contre des figures et des organisations iraniennes. Frédéric Encel, expert en relations internationales, souligne que cette escalade est symptomatique d'un climat diplomatique de plus en plus tendu. «Les actions des deux parties révèlent un manque de volonté de dialogue», déclare-t-il.
Le Canada a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran en 2012, déclarant que l'Iran représentait «la menace la plus sérieuse pour la paix mondiale». Dans ce contexte, la décision de Téhéran de désigner la marine canadienne comme terroriste pourrait avoir de graves répercussions sur la sécurité régionale et internationale, augmentant les appels à une médiation diplomatique plus active. Les experts s'interrogent sur les conséquences potentielles de cette désignation et sur la nécessité d'un réengagement, afin d'éviter une escalation supplémentaire des hostilités.







