Henri Mosson, doyen des survivants du camp alsacien de Natzweiler-Struthof, seul camp nazi sur le sol français, est décédé à l'âge de 101 ans, comme l'a annoncé son fils à l'AFP. Avec sa disparition, un chapitre essentiel de l'histoire de la déportation s'achève.
Gérard Mosson, son fils, a partagé avec émotion : "Mon père nous a quittés cette nuit. Il m'a transmis le flambeau de la mémoire que je saurai honorer avec force et détermination pour lutter contre toute forme de haine." Cette déclaration souligne le devoir de mémoire très présent au sein de sa famille.
L'Association Natzweiler-Struthof, Histoire et mémoire, a également exprimé sa tristesse face à la perte de ce témoin précieux : "C'est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès du doyen des survivants de Natzweiler-Struthof." Sa voix a résonné dans de nombreuses écoles, où il a partagé son expérience avec les jeunes générations.
Henri Mosson a été arrêté à l'âge de 19 ans pour avoir soutenu la résistance bourguignonne. Condamné à mort en 1943, sa peine a été commuée et il a été interné à Natzweiler-Struthof, un camp connu pour la disparition de ses détenus. Transféré à Dachau, il a finalement été libéré le 30 avril 1945.
Passionné par la transmission de son histoire, Henri Mosson a souvent insisté sur l'importance d'instruire la jeunesse. "Il faut informer les jeunes. On ne sait pas ce qui peut arriver," avait-il déclaré lors d'un témoignage à l'AFP, en faisant écho aux événements récents en Ukraine et en soulignant le besoin crucial de vigilance face à la montée des extrémismes, comme l'ont rapporté de nombreux médias français.
Henri Mosson était adoré pour son dévouement à la mémoire et à la résistance. François Rebsamen, président de l'agglomération de Dijon, a noté qu'il a "traversé l'horreur sans jamais céder à la haine ni à la tentation de l'héroïsation". En janvier 2024, à l'occasion de son centenaire, il a reçu la Légion d'honneur, un symbole de respect et de reconnaissance pour son combat et son témoignage.
À travers sa mémoire, Henri Mosson a laissé un héritage indélébile, combattant les récits de haine par l'éducation et la mémoire. Son départ nous rappelle que la transmission de l'histoire est un devoir partagé pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent à l'avenir. L'héritage de Mosson demeure une lumière contre l'oubli et une inspiration pour lutter contre l'intolérance.







