Paris (France) - Alors que des températures glaciales frappent la France, les associations caritatives intensifient leurs efforts pour soutenir les sans-abri, aidées par une vague de bénévoles mobilisés durant la période des fêtes de fin d'année.
Nakunzi Fumiasuca, un homme de 36 ans, témoigne de son expérience après avoir vécu sous une tente dans le nord-est parisien. "J'ai appelé le 115 à 6H car j'avais froid. On m'a rappelé à 16 heures pour me dire de venir à la Mie de Pain. Ici, je dors sans crainte et j'ai eu accès à des soins médicaux", raconte-t-il.
L'association gère le plus grand centre d'hébergement d'urgence de Paris, offrant 379 lits sur sept étages. Grâce à la mobilisation d'urgence, ils ont pu créer 16 lits supplémentaires pour faire face à cette crise, en plus des 10 autres dédiés aux femmes. Ces lits superposés permettent d'accueillir plus de personnes en cette période critique.
Chaque soir, environ 600 personnes se rassemblent pour partager un repas chaud. Ce jour-là, 12 bénévoles ont été réquisitionnés, un chiffre en hausse par rapport aux habituels 8. Heuria Mir, de la Mie de Pain, explique que de nombreux bénévoles habituellement absents durant les fêtes se substituent à ceux qui sont avec leur famille, notamment des jeunes parents et des individus qui cherchent à apporter leur aide.
Le Secours catholiques montre également ce changement dans le bénévolat, avec un nombre accru de volontaires durant les fêtes. Cent d'entre eux ont passé la nuit de Noël sur une péniche, offrant leur temps et leur présence à 600 personnes dans le besoin. "Dès que les températures ont chuté, nous avons réagi rapidement", confie Claude Girardi, vice-président de la Croix-Rouge française. Des mesures exceptionnelles ont également été mises en place pour que les occupants des centres d'hébergement puissent y rester tout au long de la journée.
Ces centres, souvent perçus comme un moyen de sortir de la rue, jouent un rôle crucial dans la réinsertion des sans-abri. Taha Nouri, un Libyen de 32 ans, qui vit à la rue depuis 2021, a pu bénéficier d'un hébergement à la Mie de Pain grâce à une maraude. "J'ai eu accès à une douche, à un repas chaud, et même à des soins médicaux", nous confie-t-il. "Si nous parvenons à réintégrer ne serait-ce que deux personnes vers un emploi et un logement stable grâce à ces initiatives, cela sera une réussite", conclut Tahar Akarkar, directeur adjoint de l'association.







