Une centaine d’individus armés a tenté de renverser le président béninois, Patrice Talon, dimanche matin à Cotonou. L’assaut, qui a eu lieu à la résidence présidentielle, a été rapidement contré par les forces loyalistes. Selon les déclarations du colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè, chef de la garde républicaine, l’armée béninoise a 'vaillamment' tenu bon tout au long de la journée, avec une aide précieuse des forces spéciales françaises qui ont été mobilisées en fin de journée pour effectuer des opérations de ratissage.
Pour preuve de cet engagement, la présidence française a affirmé qu’elle avait apporté son soutien en termes de logistique et d’observation, bien que l’état-major français ait choisi de ne pas confirmer la présence de ses troupes. Le colonel Tévoédjrè a salué le courage des troupes, indiquant que l’intervention de la France avait pour but d’éviter des dommages collatéraux pendant les frappes menées, en collaboration avec l'armée nigériane.
Un assaut surprise par des mutins
Le colonel a évalué à environ 100 le nombre de mutins, qui étaient munis de moyens conséquents, y compris des engins blindés. Cependant, il a mentionné que leurs attaquants n'avaient bénéficié d'aucun soutien externe, tandis que les forces loyalistes recevaient un appui spontané d’autres unités militaires, permettant de rétablir le contrôle sur des points stratégiques à Cotonou.
Les événements tragiques du dimanche ont vu apparaître à la télévision béninoise une poignée de militaires revendiquant le renversement de Patrice Talon. Toutefois, dans la soirée, le président a assuré que la situation était 'totalement sous contrôle'. Les autorités ont fait état de 'plusieurs victimes' dans les affrontements, tandis que des éléments des mutins ont été vus quittant le champ de bataille avec des corps et des blessés.
Lors d’une récente analyse, François Gendreau, analyste politique, a déclaré à France 24 que la situation au Bénin s’inscrit dans un contexte de forte instabilité politique en Afrique de l’Ouest, marquée par plusieurs coups d'État dans les pays voisins. 'Ce coup d'État avorté soulève des questions sur la solidité des institutions démocratiques en Afrique', a-t-il ajouté.
Le leader des putschistes en fuite
Les autorités ont procédé à des arrestations, incluant au moins douze militaires. Toutefois, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, considéré comme le leader des mutins, reste introuvable, avec des rumeurs suggérant qu’il pourrait avoir trouvé refuge à Lomé, au Togo, voisin immédiat du Bénin.
Alors que la vie à Cotonou reprend progressivement son cours, le président Patrice Talon, qui a dirigé le Bénin depuis 2016, se prépare à passer la main en avril prochain. Malgré des critiques visant son gouvernement pour un virage autoritaire, il est également reconnu pour avoir favorisé le développement économique du pays tout en maintenant un œil sur les menaces sécuritaires, notamment dans le nord où des attaques djihadistes sont en hausse.







