Un homme âgé de 28 ans a été placé en garde à vue mardi dernier, dans le cadre d'une enquête sur un viol survenu en 2015 à Poitiers. Cette avancée significative résulte de l'utilisation de la généalogie génétique, en collaboration avec le FBI, un procédé inédit dans les affaires criminelles en France.
Les faits remontent à 2015, lorsqu'une jeune femme, joggant près d'une rivière, a été attaquée par un individu armé d'un tournevis, qu'elle a étranglée et violée. Malgré plusieurs efforts, les enquêteurs n'avaient pas réussi à identifier le coupable, ce qui a conduit à la réouverture du dossier par le pôle des crimes non résolus (PCSNE).
L'avocat de la victime, Me Lee Takhedmit, a exprimé sa satisfaction : "C'est une bonne nouvelle pour elle, qui a vécu ce traumatisme. Elle ne croyait pas que le suspect pourrait être retrouvé." Il a ajouté que malgré les épreuves, sa cliente a réussi à reconstruire sa vie, se mariant et fondant une famille.
Cette identification repose sur la méthode de la généalogie génétique, impliquant l’analyse de bases de données ADN détenues par des entreprises américaines. En France, l’accès à ce type de données est interdit, mais les autorités peuvent solliciter une coopération internationale pour tracer des liens familiaux potentiels.
Le parquet de Nanterre a tenu à rappeler que cette démarche se conforme aux règles de la coopération judiciaire. Un magistrat a donc émis une commission rogatoire internationale vers les États-Unis pour comparer l’ADN prélevé sur la scène de crime avec celles des bases de données américaines.
La législation française autour de la généalogie génétique reste en évolution. En octobre, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé des projets pour encadrer son utilisation dans des cas criminels à l'avenir. Cette technique avait déjà permis d’arrêter Bruno L., surnommé le "prédateur des bois", pour des crimes similaires entre 1998 et 2008. Malheureusement, il s’est suicidé en détention, rendant impossible un procès.







