La SNCF a officialisé le report de la mise en service des 115 nouvelles rames TGV M, commandées à Alstom en 2018, au 1er juillet 2026 sur l'axe Paris-Lyon-Marseille. Ce nouveau délai, causé par un retard de livraison et des délais d’homologation, soulève des inquiétudes au sein du secteur ferroviaire, déjà confronté à des défis de compétitivité vis-à-vis de nouveaux opérateurs comme Trenitalia et Renfe.
Initialement prévu comme un symbole de modernité pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, le TGV M, également connu sous le nom d’Avelia Horizon, se voit désormais entravé par des enjeux industriels. D’après Le Monde, cette situation met en évidence les difficultés que rencontre Alstom, notamment dû à la montée en cadence de plusieurs sites de production, les tensions sur les chaînes d'approvisionnement, et la gestion de projets divers tels que le RER nouvelle génération.
Retards de livraison et homologation : une double contrainte
SNCF Voyageurs a identifié deux principaux facteurs contribuant à ce report : d'une part, le retard dans la livraison des rames par Alstom, et d'autre part, des procédures d'homologation plus longues que prévu. Ces processus, supervisés par des organismes comme l'EPSF et l'ERA, sont devenus des goulets d'étranglement, retardant la validation des nouvelles technologies mises en œuvre dans le TGV M.
Les innovations intégrées à ce modèle, telles que des systèmes numériques avancés et une architecture articulée, nécessitent une campagne d'essais rigoureuse. Tout écart détecté lors des tests entraîne une série d'ajustements et de revalidations, compliquant encore davantage le calendrier de livraison, comme l’a souligné La Croix.
Un impact direct sur la concurrence ferroviaire
Ce report a des conséquences immédiates sur les opérations de la SNCF. Le maintien des rames plus anciennes en service entraîne des coûts de maintenance élevés et retarde l'augmentation de l'offre sur des lignes à forte demande. En effet, le salut économique de la SNCF repose sur l’intégration rapide de ces nouvelles rames, afin de faire face à une concurrence de plus en plus accrue sur le marché ferroviaire.
Les experts de l’industrie s’inquiètent. Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a souligné les enjeux cruciaux autour de ce projet, affirmant que le TGV M est essentiel pour améliorer la rentabilité de la grande vitesse. Une meilleure efficacité énergétique et des coûts d'entretien réduits grâce à la maintenance prédictive sont des atouts à ne pas négliger.
Alstom sous pression : un test de crédibilité
Pour Alstom, le TGV M représente un test de crédibilité important dans un marché en pleine évolution. Le constructeur doit non seulement résoudre rapidement ces retards, mais aussi éviter des pénalités financières qui pourraient nuire à sa réputation. Comme le rapporte France Info, le futur d’Alstom dans la grande vitesse dépend de sa capacité à répondre aux exigences des nouvelles échéances imposées par la SNCF.
Face à ces défis, les équipes doivent ajuster leurs plans de flotte tout en maintenant la qualité de service. La persistance de ces retards pourrait mettre à mal les ambitions de modernisation de la SNCF sur le long terme, en particulier dans un contexte où la demande en transports ferroviaires ne cesse d'augmenter.







