La récente annonce de l’implantation de l'entreprise Cyclamen à Millau suscite de vives inquiétudes parmi les habitants. Depuis la présentation publique en septembre, les riverains se sentent dans l'incertitude. Malgré les assurances données par Arnaud Chaulet, le PDG de l’entreprise, une association de vigilance a été créée pour obtenir des garanties sur les impacts environnementaux de cette nouvelle activité.
Lors d'une conférence de presse tenue le 15 décembre, Victor Bertrand, membre de l’association, a souligné que l'enregistrement en ICPE (Installation classée pour la protection de l'environnement) ne suffisait pas. "Nous demandons un niveau supplémentaire des autorisations environnementales, car la préservation de notre cadre de vie est primordiale. Nous voulons que notre voix soit entendue par les services de l'État," a-t-il déclaré.
Un rendez-vous en préfecture attendu
Les membres de l’association ont sollicité un rendez-vous avec la préfecture de l’Aveyron, mais n’ont pas encore reçu de réponse. Ils souhaitent passer d'un enregistrement à une autorisation, un changement qui impliquerait des contrôles renforcés par la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement). “Un régime d'autorisation implique de véritables études et contrôles, à la différence d'un simple enregistrement" explique Bertrand, qui est également agriculteur.
Une démarche apolitique
Lors de la conférence, l'ensemble des membres a insisté sur le fait que leur action est apolitique, même si des élus étaient présents. Christophe Chabora, membre de l'association, a précisé : "C'est un collectif de citoyens, indépendamment du statut politique. Nous voulons simplement transmettre des préoccupations légitimes".
Rencontrer les services concernés
Tout en reconnaissant le rôle de l’entreprise, les membres de l’association affirment qu’ils cherchent à rencontrer spécifiquement ceux qui ont instruit le dossier de l'entreprise, sans vouloir débattre avec le PDG. "Nous souhaitons seulement que l'État prenne en compte nos inquiétudes", souligne un autre membre.
Une vision équilibrée
L’association, qui a vu le jour en novembre et regroupe plus d'une centaine de membres, a prévu une réunion publique le 8 janvier à la salle René-Rieux à Millau. Selon les membres, leur position ne vise pas à être opposée par principe à l'activité industrielle, mais à encourager la transparence, les études approfondies des risques et un véritable débat public. Ils affirment : "Nous ne refusons pas le développement, mais nous exigeons des garanties solides tout en évitant tout débat biaisé".
De l’autre côté, le PDG de Cyclamen continue de défendre son projet, affirmant que son processus n'utilise pas d'eau et qu'il est clair sur les impacts de son activité. Pourtant, l’association réfute ces affirmations, insistant sur la nécessité d’une validation indépendante et rigoureuse. Selon un rapport du Le Monde, cette situation pourrait se traduire par des tensions prolongées dans la commune si des solutions ne sont pas rapidement trouvées.







