Depuis l'accident de Fukushima en 2011, le Japon s'est engagé dans un long processus de réévaluation de son secteur nucléaire. Aujourd'hui, l'opérateur Tepco envisage de relancer la plus grande centrale électrique du monde, la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, à partir du 20 janvier 2024. Ce projet marque une étape significative dans le rétablissement de la confiance envers l'énergie nucléaire nippone, un sujet demeurant sensible au sein de la population.
La centrale, située dans la préfecture de Niigata, a été mise à l'arrêt après le désastre de Fukushima qui a provoqué des craintes généralisées concernant la sécurité nucléaire. La revue de sécurité a abouti à des normes strictes, que la centrale a désormais respectées, permettant ainsi à Tepco d'envisager le redémarrage après avoir obtenu le soutien des collectivités locales.
Ce retour à l'énergie nucléaire ne s'arrête pas là. En effet, le Japon, un pays avec des ressources énergétiques limitées, cherche à réduire sa dépendance aux combustibles fossiles tout en atteignant ses objectifs de neutralité carbone d'ici 2050. En 2023, environ 70% des besoins énergétiques du pays étaient encore couverts par des centrales thermiques, de quoi susciter des inquiétudes parmi les experts et les citoyens sur les impacts environnementaux de cette transition.
La Première ministre Sanae Takaichi a exprimé son soutien pour le nucléaire, tout en encourageant les débats sur son avenir. Dans une récente déclaration, elle a souligné que le redémarrage de Kashiwazaki-Kariwa pourrait contribuer à diversifier le mix énergétique japonais et à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, des experts comme Hiroshi Takahashi, consultant en énergie, attirent l'attention sur l'importance d'assurer des normes de sécurité rigoureuses et de maintenir une communication claire avec le public.
Néanmoins, l'énergie nucléaire reste un sujet de division. Certaines voix s'élèvent contre cette option, mettant en avant les dangers inhérents et les préoccupations environnementales. Le défi pour le gouvernement sera de trouver un équilibre entre les besoins énergétiques croissants du pays et la sécurité de ses citoyens.
Avec déjà quatorze réacteurs remis en service depuis 2011, le Japon commence à ressentir un changement de marée vers le nucléaire. La décision du redémarrage de Kashiwazaki-Kariwa est donc une étape crucial qui pourrait redéfinir l'avenir énergétique du pays.







