En septembre 2020, une routine policière s’est transformée en une enquête bouleversante pour les agents du Groupe de Sécurité de Proximité (GSP), Laurent et François. Alertés par un incident de voyeurisme dans un supermarché de Carpentras, ces policiers découvrent un homme dont le comportement suscite de vives inquiétudes. Ce qui commence comme une simple infraction se transforme bientôt en une affaire de crimes sexuels d'une ampleur inédite.
Dominique Pelicot, récemment condamné à 20 ans de réclusion criminelle, a été trouvé en train de filmer sous les jupes des femmes, une découverte qui a ouvert la voie à des accusations encore plus graves. Lors de son interpellation, Pelicot, décrit comme « très bien habillé » selon l'un des policiers, n'a prononcé qu'un mot : "pulsion". Une réponse qui a immédiatement éveillé des soupçons sur la portée de ses actes.
Après avoir établi le contact avec les victimes, les agents n'imaginent pas la profondeur du drame. De nombreuses femmes, inconscientes d’avoir été victimes de ce voyeur, ont d’abord fait preuve de compassion envers Pelicot, le qualifiant de “pauvre vieux”. Toutefois, leurs témoignages ont rapidement révélé un tableau sinistre : Pelicot avait drogué, violé, et échangé son ex-femme avec des inconnus pendant des années.
Les policiers se sont rendu compte que ce qu'ils avaient entre les mains était bien plus qu'un simple cas de voyeurisme. "Les vidéos étaient bien filmées", se souvient François. Lors de leurs perquisitions, l'absence d'émotions chez Pelicot a été saisissante. Selon Laurent, il n'a jamais exprimé de regret ou d'inquiétude quant aux conséquences de ses actes. Ce comportement troublant joue un rôle central dans la compréhension du profil psychologique de ce prédateur.
Les experts en criminologie insistent sur l’importance de ce type de cas, signalant que Pelicot représente une typologie de délinquant à risque. Le psychologue criminologue Dr. Jean-Pierre Lemaire souligne que ces comportements ne sont pas simplement des impulsions, mais souvent le résultat d'un besoin de contrôler et de dominer.
Alors que le procès se déroule, il s’agit de bien plus qu’une simple affaire judiciaire. Des voix s'élèvent pour demander une réflexion plus profonde sur l'éducation et la prévention des violences faites aux femmes. Comme le souligne la journaliste Élise Martin du Le Monde, “Les multiples victimes de Pelicot ont besoin d’un soutien psychologique adéquat pour surmonter les traumatismes subis.” Cette affaire soulève également des questions éthiques sur le traitement des agresseurs, et sur notre responsabilité collective face à la violence de genre.
Dominique Pelicot a été condamné à une peine exemplaire, mais les répercutions de ses actes continueront à se faire sentir, tant pour les victimes que pour la société. Les efforts pour sensibiliser le public sur ces problématiques doivent s'intensifier afin de prévenir des tragédies similiaires à l'avenir.







