Le 26 décembre dernier, le quartier des Aubiers à Bordeaux s'est réveillé dans la peur et l'indignation après qu'un homme a été abattu lors d'une fusillade. Les habitants, déjà éprouvés par des incidents similaires, expriment leur ras-le-bol face à la montée du narcotrafic dans leur milieu.
Moins de douze heures après le tragique événement, des traces du drame s'étaient déjà estompées. Pourtant, sur la place Ginette-Neveu, la vigilance est palpable. Des silhouettes encapuchonnées observent les passants avec méfiance. Pour Nathalie, une résidente du quartier, le besoin de quitter cet environnement stressant est pressant : "Je veux partir d’ici le plus vite possible. Je ne reste pas là !"
La nuit précédente, alors qu'elle s'était cloîtrée chez elle, elle avait entendu les détonations. Elle savait que les bruits correspondait à des coups de feu. "Il y a tout le temps des problèmes ici," déplore-t-elle. La version d'un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants semble acquise parmi les résidents.
Les habitants attendent des mesures concrètes. Pendant que certains jeunes s'improvisent des sièges de fortune sur la place, d'autres se livrent à des activités clandestines. Ousmane, un autre témoin, décrit la scène : "Tout se passe ici. Les plus gros dealers sont là. Les problèmes aussi." Un climat de tension s'est installé, rendant la vie quotidienne insupportable pour beaucoup.
Georges, un habitant de longue date, se souvient de plusieurs fusillades depuis son arrivée. "Trois ou quatre depuis deux ans. Je me réveille fréquemment à cause de ces bruits," raconte-t-il. Il souligne également la tension croissante alors que plus de gens cherchent à quitter ce quartier, poussés par la peur.
Un sentiment d'abandon règne parmi les habitants. Christian, un trentenaire du quartier, constate : "Tous ceux qui pouvaient partir l'ont fait. Les gens bien ne vivent plus ici." Les regards se portent souvent vers l'écoquartier Ginko, situé non loin, symbole d'un avenir meilleur, tandis que les Aubiers continuent d'enregistrer un déclin accentué par la criminalité. Selon plusieurs articles du Sud Ouest, des initiatives récentes de la mairie visent à réhabiliter des espaces publics, mais les résultats tardent à se concrétiser.
Le besoin d'actions collectives s'impose. Des associations locales appellent à la mobilisation pour redonner vie et sécurité au quartier. Les experts sont unanimes : tant que les facteurs économiques et sociaux ne seront pas traités, la violence et le narcotrafic continueront de sévir. Selon le sociologue Michel Fize, "la lutte contre le trafic doit passer par des initiatives concrètes sur le terrain, des actions éducatives et économiques pour redonner espoir à la jeunesse."
Ainsi, alors que les Aubiers continuent de vivre au rythme des violences, la question reste posée : que faire pour redresser la situation et donner un avenir à ses habitants ? Face à cette réalité difficile, l'unité et l'espoir demeurent le seul refuge des résidents encore attachés à leur quartier.







