La Société générale est au cœur d’une tempête médiatique. Un salarié a été licencié après avoir signalé un questionnaire de recrutement en ligne qu'il jugeait illégal et discriminatoire. Ce questionnaire, destiné aux candidatures pour des postes à l’international, comporte des questions sur le genre, l’orientation sexuelle et le groupe ethnique, soulevant de vives critiques.
Selon Le Canard enchaîné, le questionnaire commence par une série de questions sensées promouvoir la diversité, mais se complique rapidement. Des réponses demandées concernant le genre incluent « homme », « femme », « non-binaire » ou « je préfère ne pas répondre ». De plus, des interrogations sur l'identité LGBTQ+ et l’appartenance ethnique viennent alourdir le processus de candidature, allant à l’encontre des recommandations du Code du travail et du RGPD.
Ce cadre, qui a récemment été promu, a découvert ce questionnaire pendant sa recherche d'un poste. S'inquiétant du contenu, il a averti les ressources humaines, ce qui lui a valu une mutation suivie d'une suspension et finalement d'un licenciement. Le salarié a décidé de contester cette décision devant le tribunal des prud’hommes, s'entourant de l’avocat de Jérôme Kerviel, connu pour son litige avec la banque.
Les experts en droit du travail s'interrogent sur la légalité de cette approche. Pierre Alain, avocat spécialisé, déclare : « L'utilisation de telles questions peut violer les droits des candidats à la vie privée et à la non-discrimination. » La Société générale, en tant que signataire de la Charte de la diversité, doit en principe promouvoir l'égalité des chances, ce qui soulève des questions sur ses pratiques de recrutement.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de débats sur la discrimination dans le processus de recrutement en France, avec des organismes de défense des droits appelant à une meilleure régulation des pratiques des entreprises. La réaction de la Société générale face à cette situation pourrait être déterminante pour sa réputation et ses engagements envers la diversité dans les mois à venir.







