Dans une démarche empreinte d’espoir, Sylvie Godard, la mère de Christophe Gleizes, journaliste français incarcéré en Algérie depuis mai 2024, a lancé un appel désespéré au président algérien Abdelmadjid Tebboune. "C'est un appel d'une maman désespérée", a-t-elle déclaré, soulignant l'angoisse qui l'accompagne depuis la détention de son fils, condamné à sept ans de prison pour des accusations d'apologie du terrorisme.
Christophe Gleizes, âgé de 36 ans, a été arrêté alors qu'il couvrait un reportage sur le club de football de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK). Son incarcération a suscité une onde de choc dans le monde du journalisme et du sport, déclenchant une vague de solidarité en France. Dans sa lettre au président Tebboune, sa mère interpelle le dirigeant algérien, en appelant à sa compréhension humaine et à sa capacité d’empathie. "Je pense qu'il sait ce que ressent une mère", a-t-elle ajouté, visiblement émue.
Le verdict de la cour d'appel, qui a confirmé sa peine, a été particulièrement difficile à digérer pour ses proches. Ses avocats, qui ont intenté un pourvoi en cassation, estiment que cette décision repose sur des fondements fragiles. En effet, la justice algérienne reproche à Gleizes d’avoir maintenu des contacts avec des individus liés au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), un groupe jugé terroriste par le gouvernement algérien.
Malgré cette situation alarmante, la famille de Gleizes a pu transmettre des nouvelles encourageantes sur son état. Selon le cardinal Jean-Paul Vesco, archevêque d'Alger, qui lui rend visite régulièrement, le journaliste conserve un moral solide et continue de se battre. De plus, il se lie d'amitié avec son codétenu, un malien, ce qui lui apporte un certain réconfort dans cet environnement difficile. "Il lui enseigne même le français, un signe de résilience malgré les circonstances".
La mobilisation pour le cas de Christophe Gleizes prend de l'ampleur en France. Récemment, ses parents ont rencontré le président du Sénat, Gérard Larcher, et 80 sénateurs ont affiché leur soutien à travers une photo symbolique. Le monde du football s'élève également en sa faveur, avec des clubs de Ligue 1 et la Fédération française de football. Mais sa mère appelle à une action plus visible de la part des gloires du sport, rappelant que son fils n'a fait que son travail de journaliste.
Pour mieux comprendre la portée de cette situation, il est essentiel de comparer le cas de Gleizes à celui d'autres figures publiques, comme l'écrivain Boualem Sansal, qui a récemment obtenu une grâce. "Christophe n'a jamais pris part à des actions politiques", soutient sa mère, "il est un journaliste sportif, pas un activiste". Ce contraste met en lumière les défis rencontrés par les journalistes en Algérie, où la liberté d'expression demeure souvent une notion fragile.
Ce combat pour la libération de Christophe Gleizes est plus qu'une simple affaire personnelle; il représente également une lutte plus large pour la liberté de la presse et les droits humains dans le pays. Alors que les appels à l'empathie continuent de se multiplier, la famille garde espoir que son message sera entendu.







