Alors que Volodymyr Zelensky se rend jeudi à Bruxelles, la question de l'utilisation des avoirs russes gelés refait surface, suscitant des inquiétudes au sein de l'UE.
Selon un haut responsable ukrainien, l'administration américaine exercerait des pressions sur les Européens pour qu'ils rejettent cette proposition. Plus précisément, ce dernier a déclaré, sous couvert d'anonymat, qu'« au moins sept pays » ne soutiennent pas publiquement l'idée d'utiliser ces fonds pour aider l'Ukraine dans son effort de guerre contre la Russie.
En parallèle, un responsable américain a évoqué une demande discrète des pays européens, indiquant qu'ils craignent de s'afficher publiquement contre l'utilisation de ces avoirs, redoutant des répercussions sur les investissements et la crédibilité de leurs institutions. Ce dernier a souligné : « Ils ont peur des dégâts sur le long terme que cela ferait à leur système. »
Des avoirs en débat : un outil de négociation ?
Environ 210 milliards d'euros de la Banque centrale russe sont actuellement immobilisés dans l'UE suite aux sanctions appliquées après l'invasion de l'Ukraine en février 2022. Dans une première version d'un plan proposé par les États-Unis, il était suggéré d'utiliser une partie de ces avoirs à des fins diverses, incluant des projets avec le Kremlin.
Bien que ce plan ait été révisé plusieurs fois, cette approche indique que les États-Unis envisagent d'employer ces actifs comme une monnaie d'échange. Anna Kelly, porte-parole adjointe de la Maison Blanche, a déclaré que leur rôle serait de « faciliter un va-et-vient qui pourrait mener à un accord ». De telles astuces diplomatiques pourraient potentiellement influencer les négociations de paix à venir.
À Bruxelles, les dirigeants européens se réunissent jeudi et vendredi pour discuter de nouveaux moyens de financer l'Ukraine face à la menace russe. L'initiative portée par Ursula von der Leyen prévoit d'utiliser les fonds gelés pour accorder un prêt de 90 milliards d'euros à l'Ukraine sur deux ans. Cependant, des voix s'élèvent contre ce projet, notamment celle de la Belgique, préoccupée par d'éventuelles représailles de Moscou ou d'éventuelles complications juridiques.
Ce dilemme met en lumière les tensions persistantes entre les aspirations de soutien à l'Ukraine et les ramifications géopolitiques complexes en jeu. Les décisions prises dans les jours à venir auront des conséquences profondes non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour l'ordre économique et politique européen.







