Le groupe Prisma Media, leader de la presse magazine en France, traverse une période tumultueuse et marquée par une restructuration qui pourrait voir le départ de près de 240 salariés, soit environ un tiers de ses effectifs. Cette annonce, confirmée par des sources syndicales ainsi que par la direction elle-même, survient dans un contexte difficile pour les médias, où les défis économiques se multiplient.
Cette initiative fait suite à la reprise du groupe par des proches de Vincent Bolloré, un homme d'affaires controversé en France. Après deux vagues de départs au cours des deux dernières années, ce nouveau plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) suscite une vive colère au sein des équipes, comme l’a rapporté Emmanuel Vire, représentant syndical CGT. Il a déclaré : "Les salariés sont en colère face à cette annonce faite à la veille de Noël, perçue comme une tentative de semer la panique." En effet, les employés ressentent une pression croissante alors que la direction propose une rupture conventionnelle collective qui a été rapidement rejetée par les syndicats.
Les titres emblématiques de Prisma, tels que Capital, Femme actuelle ou Géographique, se trouvent entre les mains d'une direction qui ne semble pas avoir d'orientation stratégique claire. Emmanuel Vire souligne : "Comment peut-on envisager de réduire un tiers des postes sans une vision précise pour l'avenir ?" Les inquiétudes au sein des équipes sont accentuées par un remaniement récent qui a vu des figures controversées prendre les rênes de la direction éditoriale.
Cette situation précaire n’est pas isolée. Selon une étude récente de Libération, le secteur de la presse magazine en France fait face à une érosion constante de son lectorat et une chute des revenus publicitaires. Cette dynamique a pesé lourdement sur les décisionnaires de Prisma Media, forcés de prendre des mesures draconiennes. Gerald-Brice Viret, vice-président du groupe, a confirmé que ces discussions autour du PSE continueront au cours du premier trimestre 2026.
Un expert des médias a noté que cette crise de l'emploi pourrait également précéder une transformation plus vaste dans l'industrie, soulignant : "Les entreprises de médias doivent s'adapter à la numérisation croissante et à un paysage concurrentiel changeant. Cette réduction d'effectifs pourrait être un déclencheur pour une réévaluation de leur modèle économique." Cette perspective incite à réfléchir à l'avenir de la presse en France, un secteur dont l'équilibre semble précaire dans le climat économique actuel.







