Le tableau emblématique Le Désespéré de Gustave Courbet ne fait plus partie du patrimoine français. À la surprise générale, il a été vendu à l'État du Qatar, un fait révélé lors d'une soirée au Musée d'Orsay en octobre dernier. Cette œuvre, célèbre pour son expression intense, était le centre de l'attention d'invités prestigieux, y compris Brigitte Macron.
Avec une origine controversée, Le Désespéré a été mis en vente par sa dernière propriétaire, originaire de Franche-Comté, qui avait exprimé le souhait que l'œuvre ne tombe pas dans les mains d'un acheteur qatari ou saoudien. Cela soulève des interrogations sur la manière dont l'œuvre a ensuite été acquise par le Qatar, via Qatar Museums, dirigé par la cheikha Mayassa Al Thani, sœur de l'émir du Qatar, comme l'a rapporté France Info.
La vente a suscité des réactions de la part des défenseurs du patrimoine, qui voient en cela une perte inacceptable pour la France. Jean-Pierre Duvauchelle, expert en art, a déclaré : "Chaque fois qu'une œuvre de cette importance quitte la France, nous perdons une part de notre histoire." Le ministère de la Culture a toutefois indiqué que le tableau sera prêté à la France pour une durée de cinq ans, ce qui laisse une lueur d'espoir quant à sa visibilité à court terme.
Selon des sources, la France aurait pu s'opposer à la vente en déclarant la peinture comme trésor national, ce qui aurait immédiatement bloqué toute exportation permanente. Faute de réglementation mise en œuvre pour protéger cette œuvre d'art, la France assiste à des transferts de patrimoine culturel vers d'autres pays, ce qui exacerbe les inquiétudes parmi les autorités et les amateurs d'art.
Une fois le prêt de cinq ans terminé, Le Désespéré intégrera la collection d'un futur musée à Doha, un projet d'envergure qui ne fait qu'ajouter à l'inquiétude des défenseurs français du patrimoine, qui redoutent de perdre d'autres œuvres majeures.







