Le groupe Prisma Media, leader de la presse magazine en France, est sur le point d'annoncer un plan de départ qui pourrait compromettre jusqu'à 240 postes, soit un tiers de ses effectifs. Cette décision intervient dans un contexte très défavorable pour le secteur des médias, trois mois après la reprise de l’entreprise par des proches de Vincent Bolloré.
Cette initiative a été confirmée par la direction et les syndicats, marquant la troisième vague de départs au sein du groupe depuis 2021. Prisma Media, qui publie des titres bien connus comme Capital, Geo et Femme actuelle, est confronté à des challenges majeurs, notamment une érosion du lectorat ainsi qu’une chute des revenus numériques, une tendance mise en lumière par plusieurs analystes du secteur.
Emmanuel Vire, délégué syndical CGT, a exprimé la colère des salariés face à ce qui est perçu comme une menace pour leur emploi, d’autant plus qu’il s’agit d'une annonce effectuée juste avant les fêtes de fin d'année. “Les collaborateurs ressentent cela comme une manœuvre pour instiller la peur,” a-t-il déclaré. Une proposition de rupture conventionnelle collective révélée par Le Figaro a été refusée par les syndicats, estimant qu’elle affectait trop de postes.
Gérald-Brice Viret, vice-président du groupe, a confirmé que le projet de plan de départ volontaire serait présenté prochainement, avec des négociations qui devraient s'ouvrir lors du premier trimestre de 2026. Dans un climat déjà tendu, de nombreuses questions subsistent concernant l’orientation stratégique de Prisma Media, laissant les employés perplexes quant à l’avenir de leurs postes.
Les craintes d'une influence idéologique grandissante sur les rédactions se sont intensifiées, notamment depuis le départ de l'ancienne présidente Claire Léost, et la nomination de Serge Nedjar, désormais directeur des rédactions. Un groupe de journalistes a même formé une SDJ pour s'opposer à toute forme de manipulation idéologique dans leurs publications.
Ce climat d’incertitude est accentué par un précédent plan de départ, initialement prévu pour mai 2025 mais bloqué par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, décision contestée par Prisma, qui se dit déterminée à faire appel. Selon des sources de la direction, cette décision judiciaire n’affectera pas le PSE en cours.
Alors que la presse magazine continue de faire face à des défis sans précédent, la décision de Prisma Media révèle l’urgence d’une réforme structurelle profonde au sein du secteur. Les experts s’accordent à dire que l’adaptation face à la numérisation n’a jamais été aussi cruciale.







