Le retour au pouvoir de Donald Trump s'accompagne d'une offensive majeure contre les droits des personnes transgenres aux États-Unis. Le 18 décembre, le ministère de la Santé a annoncé des mesures visant à restreindre l'accès des jeunes Américains transgenres aux traitements médicaux liés à la transition de genre, même dans les États où ces soins sont légaux.
Cette initiative, considérée comme l'une des plus significatives contre les soins de santé des personnes transgenres, a suscité une réaction immédiate de la part des organisations de défense des droits, dont Human Rights Campaign qui a qualifié ces propositions de "cruelles" et de "inconstitutionnelles".
Les nouvelles règles prévoient notamment le retrait de financements fédéraux pour les hôpitaux qui offrent des traitements hormonaux ou chirurgicaux, tels que les bloqueurs de puberté, aux mineurs. Selon Michael Ulrich, professeur de santé publique à l'Université de Boston, ensemble, ces mesures mettent les établissements médicaux dans une "situation extrêmement périlleuse" s'ils choisissent de continuer à proposer ces soins. Cela pourrait conduire à une réduction ou même à une suppression de l'accès des jeunes aux soins dont ils ont besoin.
Conséquences alarmantes pour les jeunes
Robert Kennedy Jr., ministre de la Santé, justifie ces changements en affirmant que ces traitements ont causé des "dommages physiques et psychologiques durables" aux jeunes, qualifiant ces soins d'initiatives motivées par des considérations idéologiques. Cette position suscite l'ire des défenseurs des droits des LGBTQ+, qui rappellent que des études, telles que celles publiées par l'American Academy of Pediatrics, montrent que les traitements de transition peuvent réellement sauver des vies et améliorer le bien-être des jeunes.
Les mesures doivent maintenant passer par une consultation publique, mais elles pourraient être rapidement contestées en justice par des États démocrates ou des organisations pro-LGBTQ+. L'ACLU a également promis de s'opposer à ces directives, affirmant qu'elles déforment le consensus médical actuel et nuisent aux enfants qui ont besoin de soins appropriés.
Les débats sur l'accès des mineurs aux traitements de transition de genre s'intensifient aux États-Unis et ailleurs, et ces nouvelles mesures surviennent alors que la Chambre des représentants vient d'adopter une loi visant à en interdire complètement ces pratiques. Ce texte, qui devrait rencontrer une forte opposition au Sénat, prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu'à dix ans pour les professionnels de la santé impliqués dans ces traitements.
La situation souligne la tensions grandissantes sur les droits des minorités de genre aux États-Unis, notamment face à un climat politique qui semble de plus en plus répressif envers les mouvements progressistes. D'experts comme Zoe Taylor, médecin chez Physicians for Reproductive Health, mettent la lumière sur la déshumanisation que ces mesures entraînent, déclarant: "Il est inacceptable de décider à la place des patients de leur avenir". Alors que le débat continue d'évoluer, les perspectives pour les jeunes transgenres semblent incertaines, alimentant ainsi des inquiétudes croissantes pour leur sécurité et leur santé.







